mardi 12 février 2013

CHANNELING ET MÉDIUMNITÉ

LE CHANNELING

Channeling (parfois channelling, littéralement canalisation) est un terme américain de la littérature New Age qui désigne un prétendu procédé de communication entre un être humain et une entité appartenant à une autre dimension (un ange, un « maître ascensionné », une entité du plan astral, une divinité, un extra-terrestre etc...).

Par extension, le terme peut désigner l’ensemble des croyances et des pratiques qui se sont formées, à partir des années 1980 aux États-Unis, autour de ce procédé pour constituer un courant particulier, interne au mouvement New Age.

Apparenté à la notion de médiumnité en vogue à la fin du XIXe siècle au sein du mouvement spirite, le postulat du channeling recoupe une thématique très ancienne d'expériences visionnaires : chamanisme, prophétisme. Le point de vue des sceptiques attribue ce genre de manifestation à l'inconscient, voire à du charlatanisme.

Définition

Le channeling se rapproche des concepts de révélation et d'inspiration. Selon Van Baaren, l'inspiration étant « une communication verbale ou écrite d'une divinité en direction du monde, par laquelle elle utilise un être humain comme médium ».

Certains auteurs, tel que Klimo, au lieu de catégoriser le channeling comme une forme contemporaine de révélation, a attribué le nom de "channeling" à toutes les révélations du passé.

Un point de vue partagé par de nombreux universitaires, dont Wouter Hanegraaff qui considère que « l'hypothèse que le channeling et d'autres révélations reposent sur le même mythe étiologique, est valide et très intéressante ».

Le channeling marque une certaine rupture avec le spiritisme, en tant que forme de médiumnité tournée davantage vers des questions spirituelles et métaphysiques.

Contrairement aux spirites qui privilégiaient les messages d'esprits humains désincarnés, généralement membres de la famille ou proches, les messages des channels proviendraient d'êtres de lumière, d'entités angéliques, de « maîtres ascensionnés » voire d'extraterrestres (comme le cas du révérend Short et l'alien Kolton). Dans les deux cas, l'origine des messages obtenus est attribuée à des êtres non-incarnés, lesquels solliciteraient l'aide d'un tiers habilité à recevoir et à transmettre leur parole dans notre monde. Il existe cependant des cas, comme celui de Neville Rowe qui fait parler un banc de dauphins, où le channeling s'éloigne des messages classiques d'entités surnaturelles.

Selon l'étude de Dureen Hughes, à la différence des expériences de possession, le channeling serait perçu par les médiums comme une fusion avec une autre conscience, plutôt que le fait d'être « habité » par une entité surnaturelle maléfique.

En Français, channeling est parfois traduit par canalisation, transmission, transmission médiumnique, communication spirituelle quand le terme américain n'est pas utilisé. On peut lire parfois aussi que le channel est dit servir de canal ou qu'il sert de voie de transmission à l'entité concernée.

Dans le New Age

Dans le New Age, la personne qui reçoit et transmet une information d'une entité invisible est appelée un "channel" (un "canal"). La méthode contemporaine du channeling trouverait sa première formulation dans la « télépathie éthérique », concept élaboré en 1950 par la théosophe Alice Bailey et popularisé dans son ouvrage "Télépathie et corps éthérique".

Elle consiste pour le channel à se plonger dans un état méditatif, de conscience altérée ou une forme de transe avec modifications du timbre de la voix et à « s'ouvrir » à l'entité. Mais tous les channelings ne sont pas nécessairement associés à des états altérés, et certains auteurs donnent leur message sans aucune altération de leur comportement ou de leur voix. Le point commun entre toutes ces manifestations reste le fait de recevoir un message d'une entité extérieure à sa propre conscience.

Une caractéristique du New Age est d'inciter tout un chacun à pratiquer le channeling comme une option accessible à tous, un don qui ne serait pas réservé à quelques élus mais qui pourrait être cultivé par n'importe qui.

Les channelings peuvent être de deux types :

direct : voix entendues par le « canal », paroles prononcées par sa bouche, ou bien par écriture automatique...

indirect : messages reçus par l'intermédiaire d'un support (technique du « ouija » voir également les œuvres du channel Luiz Gasparetto, « canal » de peintres célèbres).

Certains channelings sont publiés et vendus en librairies, surtout sur le continent américain, foyer du phénomène et où ce dernier connaît une certaine popularité.

Channels populaires

Parmi les channels, on peut citer Jane Roberts (auteur des Livres de Seth, et "Channel" de l'entité appelée Seth depuis 1963. Roberts est considérée comme un des plus anciens et des plus influents auteurs de la culture New Age), Eva Pierrakos (canal du « Guide »), David Spangler (canal de "Limitless Love and Truth" et de "John" 14), Judy Zebra Knight(canal de Ramtha), l'américain Lee Caroll (canal de l'entité Kryeon), Barbara Marciniak (canal des « Pléiadiens »), Laura Knight-Jadczyk (canal des « Cassiopéens »), Elwood Babbitt (canal de différents « esprits » sous la garde des entités Dr.Fischer et Jim Cole), Sanaya Roman (canal d'Orin et de Thaddeus). En France, il existe peu d'auteurs notoires dans ce genre, à part Johanne Razanamahay et Christian Tal Schaller ou Daniel Meurois et Anne Givaudan qui y ont été associés.


Critique du "Channeling"...

Christianisme

La critique chrétienne du channeling repose moins sur le postulat que ce procédé pourrait être une imposture ou du charlatanisme que sur la possibilité que les entités en question ne soient pas ce qu'elles disent être, qu'il s'agisse en fait d'esprits malfaisants qui se font passer pour des êtres de lumière. Pour la plupart des chrétiens, le parallèle entre le channeling et les possessions démoniaques évoquées dans la Bible leur apporte l'explication à la nature du phénomène.

Emanuel Swedenborg est souvent utilisé en référence à la mise en garde chrétienne contre les pratiques du New Age et en particulier la relation avec les esprits. « Quand les esprits parlent à l'homme, ce dernier doit se garder de croire ce qu'ils lui diront, parce qu'ils disent n'importe quoi. Ils mentent d'une façon si solennelle que l'homme en est impressionné. Si l'homme continue d'écouter, ils vont insister, continuer à tromper et à séduire ».

Médecine 

Carl Gustav Jung a été parmi les premiers à étudier le channeling dans une perspective psychiatrique. À l'école de médecine de Zürich, il rédigea sa thèse sur les transes de channeling de sa cousine Helene Preiswerk. Bien qu'il ait d'abord affirmé en conclusion que ce que les channels "canalisaient" étaient principalement des déséquilibres psychiques réprimés, il exprima plus tard l'hypothèse que certains phénomènes psychiques, tel que la télépathie, étaient authentiques.

Rayna Rodgers, dans son étude du channeling, fait un parallèle avec le trouble de la personnalité multiple tout en notant que le contrôle (le channeling est une action volontaire qui n'interrompt pas le sens des responsabilités sociales) des personnes sujettes ou pratiquantes du channeling est plus important que chez les patients victimes d'un trouble dissociatif de l'identité.

Maîtres Invisibles et Royaumes Secrets


C'est le Baron von Hund, fondateur de la "Stricte Observance Templière", qui invente en 1756 les "Supérieurs Inconnus" : ce sont des sages tout-puissants auxquels sa société est censée obéir. Cette notion de hiérarchie occulte va dès lors se propager rapidement, offrant à toutes les doctrines personnelles une légitimité "supérieure" et une portée universelle.

On les retrouve ainsi à la fondation de la Société de Théosophie aux USA en 1875, Société fondée nous l'avons vu par Helena Petrovna Blavatsky (1831-1891) et le colonel Henry Steel Olcott (1832-1907).

Dans son premier ouvrage ("Isis dévoilée"), H.P. Blavatsky fait état de communications transmises par des êtres mystérieux, gardiens des vérités oubliées, ces fameux "Supérieurs Inconnus".

Dans son deuxième ouvrage ("La Doctrine Secrète"), emprunté cette fois aux littératures hindouistes et bouddhiques, les Supérieurs Inconnus sont remplacés par les Maîtres Invisibles, vivant dans un sanctuaire sacré de l'Himalaya : le royaume de Shamballa (Il s'agit en fait dans la tradition bouddhiste de la terre mystérieuse des Bouddhas).

Ce royaume de Shamballa sera exploré et détaillé par Alice Bailey (1880-1949). Très marquée par la théorie des Maîtres Invisibles, elle affirme être en contact avec l'un d'entre eux, Djawahl Khul, qui lui dictera par télépathie pas moins de 18 ouvrages, qui font toujours référence dans de nombreux groupes New-Age.

Elle écrit en septembre 1939 ces lignes pour le moins inquiétantes (La situation générale sur terre, in "L'Extériorisation de la Hiérarchie") : "La force de Shamballa est active chez tous, car elle produit la fédération et la synthèse (…). Les hommes qui inspirèrent et commencèrent la révolution française ; le grand conquérant, Napoléon ; Bismarck, le créateur d'une nation ; Mussolini, qui a régénéré son peuple ; Hitler, qui a porté sur ses épaules un peuple en détresse ; Lénine, l'idéaliste ; Staline et Franco, sont tous des expressions de la force de Shamballa et de certaines énergies peu comprises. Ils ont opéré des changements significatifs à leur époque et pour leur génération, ils ont modifié la face de l'Europe et, par contrecoup, affecté l'Asie ainsi que les attitudes conditionnant la vie et la ligne de conduite politique de l'Amérique." Elle se trouvera bien obligée de changer radicalement d'avis moins d'un an plus tard…

Louis Jacoliot (1806-1890), contemporain de Blavatsky, parle semble-t-il le premier du palais secret des Brahmâtmâ, chef suprême de tous les initiés : l'Agartha (traduction d'un terme du bouddhisme : mahayânâ).

Saint-Yves d'Alveydre (1842-1909) reprend cette idée et dévoile à son tour dans un ouvrage publié après sa mort (en 1910 : "Mission de l'Inde en Europe" – le titre est tout un programme !) l'existence d'une cité souterraine appelée l'Agatha, siège du "Souverain Pontife", "support des âmes dans l'Esprit de Dieu". Il est évident qu'excepté les plus hauts initiés, personne n'a jamais vu face à face le Souverain Pontife de l'Agatha…

"Pourtant, dans certaines cérémonies bien connues, à Jaggernat, par exemple, il apparaît aux yeux de tous dans Ses splendides vêtements. Monté sur son éléphant blanc, il ruisselle, depuis sa tiare jusqu'à Ses pieds, d'une lumière éblouissante qui aveugle tout regard, dans les scintillements semblables qui L'entourent. Mais il est impossible de distinguer Ses traits parmi ceux des autres pontifes, car une frange de diamants réfléchissant tous les feux du Soleil voile Son visage d'un flamboiement."

L'Agartha, ce lieu aussi sacré que secret est "indépendant, synarchiquement organisé et composé d'une population s'élevant à un chiffre près de vingt millions d'âmes. (…) Autour du territoire sacré et de sa populations si considérable déjà, s'étend une confédération synarque de peuple, dont le total s'élève à plus de quarante millions d'âmes. (…)

L'Agartha tout entière est une image fidèle du Verbe éternel à travers toute la Création. (…) Les bibliothèques qui renferment le véritable corps de tous les arts et de toutes les sciences antiques depuis cinq cent cinquante-six siècles, sont inaccessibles à tout regard profane et à tout attentat. (...)

Seul, le Souverain Pontife de l'Agarttha avec ses principaux assesseurs, (...) rassemble tout entier dans sa totale connaissance, dans sa suprême initiation, le caractère sacré de cette bibliothèque planétaire."

L'information est reprise par Ferdinand Ossendowski (1876-1944) dans son livre "Bêtes, Hommes et Dieux", publié en 1924. On y découvre de nouvelles descriptions : "La capitale d'Agharti est entourée de villes où habitent des grands prêtres et des savants. Elle rappelle Lhassa où le palais de Dalaï-Lama, le Potala, se trouve au sommet d'une montagne recouverte de temples et de monastères.

Le trône du Roi du Monde est entouré de deux millions de dieux incarnés. Ce sont les saints panditas.

Le palais lui-même est entouré des palais des Goiros qui possèdent toutes les forces visibles et invisibles de la terre, de l'enfer et du ciel et qui peuvent tout faire pour la vie et la mort des hommes. Si notre folle humanité ne met pas un terme à ses guerres, ils sont capables de transformer la surface de la Terre en un vaste désert. Ils peuvent assécher une mer, faire d'un continent un océan, réduire une montagne à sa plus simple expression. Un mot, un signe, un commandement, et les arbres, les herbes, les buissons se mettent à pousser, des hommes vieux et faibles redeviennent jeunes et vigoureux, les morts ressuscitent.

Dans d'étranges véhicules, inconnus de nous, ils franchissent à des vitesses incroyables les tunnels souterrains qui séparent une ville d'une autre. (…) Il n'est pas juste que le bouddhisme et notre religion jaune le cachent. La reconnaissance de l'existence du plus saint et du plus puissant des hommes, du royaume bienheureux, du grand temple de la science sacrée est une telle consolation pour nos cœurs de pécheurs et nos vies corrompues que le cacher à l'humanité serait un péché."

René Guénon (1886-1951) reprendra à son tour cette thèse, après avoir rencontré à plusieurs reprises Ossendowski, thèse qu'il développera en 1927 dans un ouvrage ayant précisément pour titre "Le Roi du monde". Ce Roi est doté d'un pouvoir tout à la fois sacerdotal et royal : "Le "Roi du Monde" doit avoir une fonction essentiellement ordonnatrice et régulatrice (...) fonction pouvant se résumer dans un mot comme celui d'"équilibre" ou d'"harmonie", ce que rend précisément en sanscrit le terme Dharma : ce que nous entendons par là, c'est le reflet, dans le monde manifesté, de l'immutabilité du Principe suprême."

Pour faire le lien avec les traditions issues des textes bibliques, René Guénon ajoute : "Le nom de Melchissédec, ou plus exactement Melki-Tsedeq, n’est pas autre chose que le nom sous lequel la fonction même du "Roi du Monde" se trouve expressément désignée dans la tradition judéo-chrétienne."

Mais ne nous y trompons pas, Melchisédech n'est que de seconde importance, parce que rattaché à une tradition secondaire, et non à la Tradition primordiale : "Le titre de "Roi du monde", pris dans son acception la plus élevée, la plus complète et en même temps la plus rigoureuse, s'applique proprement à Manu, le Législateur primordial et universel." Celui-ci règne sur la Tradition primordiale pendant toute la durée de ses différents cycles. Pour René Guénon, le Roi du Monde est donc essentiellement un principe : "L’Intelligence cosmique qui réfléchit la Lumière spirituelle pure et formule la Loi propre aux conditions de notre monde ou de notre cycle d’existence"…

Nicolas Roerich (1874-1947) mène à son tour une longue expédition en Asie Centrale en 1928. Il séjourne alors plusieurs mois dans la chaîne de l'Himalaya, et part un jour tout seul sur un poney à la recherche d'un point du Tibet du Nord où il pense découvrir tout à la fois l'entrée de l'Agarttha et le Royaume de Shamballa. Quand il reparaît plusieurs jours plus tard, les Ladakhis de son escorte se prosternent à ses pieds, pensant que seul un dieu pouvait revenir vivant de l'endroit où il s'est rendu… Voir à ce sujet le site internet "Les Portes de l'Ere Nouvelle" (http://erenouvelle.free.fr/index.php3?page=DOSSAGARROER).

Roerich relate son voyage dans un livre ("Shamballa"). Il aurait ainsi déclaré à son retour : "Les étoiles manifestent une évolution nouvelle. À nouveau, le Feu Cosmique se rapproche de la Terre. À nouveau, l'humanité sera soumise à l'épreuve. Mais comme la Lumière dévore l'obscurité, ainsi les œuvres du Malin seront consumées et détruites. Et le Maître Radieux de la Nouvelle Ere manifestera à tous Sa splendeur."

Daniel Meurois et Anne Givaudan, qui pratiquent la technique du "voyage astral", proposent également une exploration de Shamballa dans Le Voyage à "Shambhalla" (notez le "h" supplémentaire, sans doute pour un surcroît de mystère), "pour ceux qui s'intéressent au travail effectué par les Maîtres de Sagesse qui oeuvrent au bon déroulement de la libre circulation des énergies divines sur notre planète, et qui tâchent de guider l'humanité vers un retour à la Source." Tout un programme!

Les livres sur ce sujet ne manquent d'ailleurs pas, c'est ce que l'on appelle un titre "porteur"...

Voici quelques exemples de ces ouvrages (que nous vous dissuadons vivement, comme toutes les autres références de ce dossier, d'acquérir !), avec les commentaires des éditeurs ou des auteurs :

"Shambhala, Oasis de Lumière" d'Andrew Tomas (Ed. Le Hierarch, Ed. Robert Laffont - coll. "Les Énigmes de l'Univers", 1976, et Ed. A. Brêthe). Au sommaire : description de rencontres avec des Maîtres ascensionnés et avec des adeptes en Orient, visite à une âme désincarnée dans l'Au-delà accompagné de Jésus (décors imaginaires et réalité), activités spéciales sur le plan physique de la Terre, etc... 

On y apprend par exemple que : "Les archives du Vatican renferment un nombre considérable de rapports précis de missionnaires catholiques des derniers cent cinquante ans sur les mystérieuses députations qu’envoyaient les empereurs de Chine aux Esprits des Montagnes. Ces êtres résidant dans le Nan Chan ou Monts Kun-Lun, étaient habituellement décrits revêtus de corps solides visibles qui, cependant, n’avaient ni chair ni sang.

Était-ce des surhommes dans une enveloppe humaine artificiellement obtenue d’une matière atomique cristallisée, les soi-disant dieux nés de l’esprit ? Les écrits indiens parlent du pouvoir dont jouissaient les corps divins de devenir plus lourds et plus denses, plus légers et plus éthérés."

"Le Soleil de Shamballa et l'École de Vie Divine du Maître de Saint-Jean" d'Olivier Martin. Au sommaire : le Maître de Shamballa, la hiérarchie du Christ, l'instructeur du monde, l'initiation essénienne et le Saint-Graal, l'école de Melchisédek et la tradition cosmique, la fraternité cathare, le Maitreya bouddha, le renouvellement de l'âme du monde, le chemin vers Shamballa, les sept degrés vers l'illumination, la science des Trismégistes, etc...

"Pour ceux qui veulent vivre dans la lumière et communiquer avec le rayonnement de Shamballa, toutes les méthodes sont données dans ce livre. La plus haute initiation solaire y est décrite et l'enseignement du centre initiatique qui guide les initiés de la planète y est transmis."

"La Fraternité de Shamballa" de Jan Van Rijckenborgh et Catharose de Petri - Ed. Rose + Croix d'Or, Ed. Septenaire.

"Comment ouvrir les sept passages secrets vers Shamballa ? Ni exercice, ni voyage astral, ni technique occulte ne pourront jamais faire découvrir ces passages qui mènent, dans le cerveau humain, vers la merveilleuse pinéale, le siège de la conscience universelle. Pénétrer dans Shamballa, c'est réorienter totalement le mystérieux sanctuaire de la tête vers le Grand But, la véritable royauté de l'homme, pour rétablir, à l'aide de la septuple lumière qui provient du cœur, la liaison avec les sept aspects de la «Terre Sainte», son domaine de vie originel."

"Disciple et Shamballa" de Raymund Andrea (Diffusions Rosicruciennes*) : 

"Shamballa est un centre d'énergies suprahumaines. C'est aussi le lieu d'où émane l'orientation et l'évolution de l'humanité. Un ouvrage authentique qui aidera le disciple déjà avancé sur le Sentier à se préparer à participer à l'œuvre de Shamballa. Cet ouvrage est aussi une source de réflexion sur l'importance de la volonté spirituelle dans la quête initiatique."

"Shamballa" de Jean-Claude Genel (Ed. des 3 Monts, Ed. Telesma). Au sommaire : La trame divine de l'histoire humaine - Connais-toi toi-même - Et tu connaîtras les Shamballas de l'Univers - De Jésus au Christ, les Initiations de l'Humanité...

Citons encore :

"Shamballa, la Voie Sacrée du Guerrier" de Chögyam Trungpa,

"Des Mondes souterrains au Roi du Monde" de Serge Hutin, "La Vie des Maîtres" de Baird T. Spalding, "Le Secret de Shamballa" de James Redfield, etc., etc., etc. !

Rien de plus "in" désormais que de proposer par exemple des stages de "Thérapie Multidimensionnelle Shamballa"...

Ne riez pas, ça existe!

C'est ce que vous apprendrez sur le site du "Shamballa Multidimensionnel de Saint Germain" (http://conscience.33.free.fr/shamballa.htm), où l'on vous dit tout de l'initiation aux "4 niveaux de la Maîtrise en Reiki de Shamballa", les Maîtres de Sagesse et "l'immortel" comte de Saint Germain ayant "demandé à Hari Das Melchizedek de réintroduire le Reiki originel de Shamballa"... (my god !)

Ils souhaitaient, ces bons Maîtres, "offrir, au travers des initiations à Shamballa, une ouverture simple et profonde à l’Energie"… Bien joué, c'est aussi une ouverture simple et profonde du porte-feuille des pauvres âmes qui ne manqueront pas de répondre à l'appel… Mais pourquoi y répondre vous demandez-vous ? Parce qu'ainsi, "vous pourrez vous reconnecter avec Votre Soi, avec Votre Réalité Supérieure et travailler à tous les niveaux de votre Être pour les intégrer sur ce plan, dans la vie de tous les jours.

Bien au-delà d'une technique, Shamballa est une Conscience pour vous inviter à redécouvrir le Maître que vous êtes." Et le tour est joué, nous sommes de retour à la base de la philosophie New-Age : vous êtes un Maître en puissance, vous n'avez donc plus besoin de Dieu….

Aujourd'hui, de nombreux messages délivrés sur internet s'appuient sur les écrits de H.P. Blavatski et de René Guénon.

Parmi ceux-ci, notons les messages "transmis" par El Morya, ce membre de la Grande Fraternité Blanche dont nous avons déjà parlé. Voir par exemple les pages internet suivantes :

...
Dans la hiérarchie de cette organisation, El Morya est le "Seigneur (Chohan) du Premier Rayon de la Volonté de Dieu" et "Chef du Conseil de Darjeeling". Successivement Abraham, Melchior (l'un des trois mages), le roi Arthur, Thomas Becket, Thomas More, Akbar (empereur mongol), Thomas Moore (le poète irlandais), et enfin El Morya Khan au gré de ses "réincarnations", El Morya a été à l'origine de la fondation de la Société Théosophique. Avec un tel patronage, on comprend mieux la personnalité de H.P. Blavatsky…

Il transmit à sa "messagère" Elizabeth Clare Prophet les enseignements du "Christ Universel" pour l’Ère du Verseau, que celle-ci consigna dans un livre qui a pour titre "Le Chela et le Sentier".

Au sujet de Shamballa, El Morya nous apprend donc que le Roi du Monde incarne l'énergie de Shamballa : il serait l'Être le plus puissant de la Terre, car "tout en résidant dans l'Agarttha, au centre de notre planète, il vit et respire en même temps dans le Cœur du Soleil." C'est lui qui, à la fin du Kali Yuga, doit ouvrir à l'humanité le grand Livre de la Connaissance, qui contient toutes les archives de notre passé aussi bien que de notre futur. Il contrôle cette substance que les Initiés nomment "l'énergie du Ka" et qui provient de notre Soleil central, siège de l'Intelligence multidimensionnelle, et il en assure la redistribution à l'humanité… Tout un programme !

À côté des Maîtres Ascensionnés de la Fraternité Blanche Universelle, on trouve les Frères de la Lumière, membres de la Grande Loge Blanche.

Organisation concurrente ? C'est en tous cas une organisation parfaitement structurée, comme nous l'apprend cette page du site "Magie et Évolution Divines" (http://www.urgaya.net/) : "Les Frères de la Lumière constituent une Organisation Mystique à laquelle adhèrent les plus Grands Initiés de notre Système Planétaire. Ils forment une Société comportant des grades hiérarchiques correspondant chacun au degré de perfection de ses Membres.

À leur tête se trouve le Premier Initié qui a rang de Mahatma. Celui-ci représente l'Ordre Divin et est Gardien de tous les mystères. Il est appelé, dans la Hiérarchie, "Urgaya", l'Homme sage de la Montagne ou encore le "Vieux Maître". Il a été le premier Initié depuis l'origine des temps mais il ne s'incarne que très rarement…

Douze Adeptes sont subordonnés au Vieux Maître. Ils ont atteint la perfection spirituelle la plus élevée et se chargent également des tâches les plus difficiles… Urgaya et les Douze Adeptes forment "le Conseil de l'Ancien" et se rencontrent régulièrement, à certaines périodes ou lorsque d'importantes décisions concernant l'Humanité doivent être prises.

Ces Douze Adeptes contrôlent Soixante Douze Sages ou "Illuminés" auxquels sont subordonnés Trois Cent Soixante Maîtres…

Le siège de la Grande Loge Blanche n’est pas visible aux yeux humains ; son siège est sur un plan subtil donc invisible pour nous." Que l'on me pardonne, mais il faut tout de même avoir une sérieuse dose de naïveté pour prendre au sérieux une telle description… Est-elle là pour rassurer les futurs adeptes, sur ce mouvement qui paraît bien flou au premier abord ? Cette hiérarchisation des "Supérieurs" est-elle destinée à accréditer le sérieux des affirmations présentes sur ce site ? Il est vrai que depuis la trilogie de la "Guerre des Etoiles", tout cela doit sembler presque banal…

Le site "Messages des Êtres de Lumières" (http://perso.wanadoo.fr/ciel-a-la-terre/index0.html) ouvre largement ses pages à ces "Hiérarchies Supérieures", quoique – comme nous l'explique un "Messager" sur ce site, ce terme ne soit pas approprié :

"Hiérarchies Supérieures n'est qu'un terme que notre canal emploie pour faciliter certaines compréhensions. Nous n'avons pas voulu encombrer vos esprits avec les plans (comme d'autres êtres sur terre vous l'ont enseigné) ; cela n'a aucune importance pour le travail que nous attendons de vous et pour le message que nous voulons faire passer. Lorsque nous parlons de Hiérarchies Supérieures, c'est simplement dans le sens de vos frères supérieurs, mais supérieurs en évolution, supérieurs en Amour, en conscience." L'un de ces "Messagers" rappelle par exemple l'une de leur fonction : "Nous habitons le vrai royaume de ce monde. Nous sommes la réalité de ce monde, nous n'avons pas besoin de parler comme vous car nos esprits sont suffisamment purs pour pouvoir communiquer les uns avec les autres. C'est cela que vous devrez apprendre à faire demain : à purifier suffisamment vos pensées afin que vous puissiez communiquer autrement que par la parole." Et tant pis pour les opérateurs téléphoniques !

Plus sérieusement, on y exploite cette attirance pour la "puissance" et les "pouvoirs". Par exemple, à la question "Pouvez-vous nous dire ce que sont les Cathédrales de Lumière et l'École des Guides de Lumière ?", il est répondu : "Il existe, dans des sphères de haute réalisation, dans ce que vous pourriez appeler la sixième ou la septième dimension, des points de jonction d'une puissance extraordinaire.

Certains êtres, même du plan de la Terre, sont conduits dans ces lieux pour leur permettre un enseignement beaucoup plus puissant, pour leur permettre d'acquérir des énergies considérables. Ceux qui sont conduits dans ces lieux, sont souvent des êtres qui se sont incarnés volontairement sur ce monde pour aider leurs frères ou qui sont vraiment en fin de cycle d'humanité terrestre. Dans ces lieux, il y a des êtres d'une force et d'une puissance énorme." 

Sous-entendu, travaillez avec soin comme nous vous le suggérons ici, et vous aurez accès vous aussi à cette puissance…

Citons également le "Site de l'Élite de la Nouvelle Ère" 

(http://medecinenewage.ifrance.com/medecinenewage/actualites1.htm) où l'on peut lire les lignes suivantes : 

"Nous sommes à la périphérie d’un cercle, mais le secret se tient au centre et sait. Le centre est-il occupé, comme le prétendent les Gnostiques Alexandrins, par Melki-Tsedeq qualifié de "Grand receveur de la lumière éternelle" ? La lumière intelligible viendrait ainsi par un rayon directement émané du Principe, pour être réfléchie dans le monde.

Remarquons que durant les périodes de renouvellement, le monde retourne à l’origine, s’y régénère et s’y reconstruit. C’est pourquoi le roi considéré comme étant un père du peuple, inaugure et impulse tout nouveau cycle. L’espace est reconstitué, le temps reprend son cours, la lune et le soleil retrouvent leurs routes et poursuivent correctement leur marche : la vertu royale a été restaurée en force.

Il y a expulsion du monde ancien, déséquilibré, donc funeste, puis régénération du temps et de l’espace. Une nouvelle vertu va rayonner. Elle évacue hors du temps et de l’espace, l’ordre ancien, périmé et déchu. Elle proclame et installe l’ordre neuf dans tous les quartiers de l’univers. A la fin du cycle, 12 soleils apparaissent simultanément, rentrant dans l’unité essentielle et primordiale de leur nature commune. Le centre spirituel a la forme circulaire liée au cycle Zodiacal par 12 rayons de lumière.

Si le soleil figure le Christ, les 12 rayons sont les 12 Apôtres (les rayons sont envoyés par le soleil. Agarttha est le centre qui a recueilli l’héritage de l’antique "dynastie solaire"

Le chef suprême de l’Agatha est un souverain pontife, qui unit la force et la sagesse ; celui qui remplit la fonction de médiateur, établissant la communication entre ce monde et les mondes supérieurs. Il incarne l’union de deux pouvoirs sacerdotal et royal. Le Roi du monde est en rapport, selon M. Ossendowski, avec les pensées de tous ceux qui dirigent la destinée de l’humanité. Il connaît leurs intentions et leurs idées. Si elles plaisent à Dieu, le Roi du monde les favorisera de son aide invisible ; si elles déplaisent à Dieu, le Roi provoquera leur échec. Ce pouvoir est donné à Agarttha par la Science mystérieuse d’OM.

Le roi est fautif, à lui de rétablir l’ordre. Il frappe lui-même le grand tambour ; il met tout son monde en bataille, tous les vassaux de quatre coins cardinaux forment le carré jusqu’à ce que la Vertu royale soit restaurée en force...

Le plus impitoyable combat que mène le "Mensonge" est contre la royauté et le sacerdoce. En effet, le renversement de la royauté entraîne la destruction des hommes et de l’ordre traditionnel. Ce combat réunit dans une même orientation le monde visible et invisible, le macrocosme et le microcosme. Le roi qui durant son règne mène à bien cette lutte difficile et périlleuse ne fait qu’un avec le Souverain Céleste.

Nous terminerons cette présentation des caractéristiques de la nouvelle élite du monde en observant que le Congolais qui s’est identifié au "Cavalier qui monte le Cheval de l’Apocalypse" et s’appelle Ebale Mbonge a créé un sacerdoce qui manipule des "puissances" de guérison spirituelle ayant certaines similitudes avec celles attribuées au Roi du monde par M. Ossendowski.

Ces puissances de "parapsychologie appliquée" dont le dit Cavalier qui monte le Cheval Blanc est le seul dépositaire, ont elles-mêmes été obtenues par lui en un lieu qui s’appelle Bikoro (dans la Province de Mbandaka en République Démocratique du Congo ex-Zaïre au bord du Lac Ntomba), endroit qu’il a présenté à son sacerdoce et au monde comme le Centre de l'Univers. Bikoro est-il le vrai nom d’Agarttha ?" 

Sur le site "Émeraude" (http://www.chez.com/emeraude2/), déjà cité, on nous explique que "Un Maître Ascensionné est une âme incarnée qui, à la suite de nombreuses incarnations, a réussie à se connecter à sa Divinité et à redevenir souveraine.

En réalisant son Ascension, l'âme se sort du cycle des réincarnations sur ce plan de la troisième dimension, pour poursuivre son évolution en des niveaux de compréhension beaucoup plus élevés : exemple : Le Christ, Bouddha, Confucius, les Saints, les Prophètes etc...

Aujourd'hui en ce moment crucial pour l'humanité, il est possible de réaliser l'Ascension pour tout être qui part à la découverte de son Soi-Supérieur." Ce site présente même des illustrations de ces "Maîtres Ascensionnés", réalisées par des artistes médiums...

On y retrouve donc Jésus (que de nombreux "Travailleurs de la Lumière" appellent par son nom énergétique : "Sananda", ou "Jésus-Sananda", puisque Jésus n'était que le nom de l'une de ses incarnations terrestres…), et Marie ("Maître Ascensionné relié au Temple de la Résurrection au royaume éthérique d'Israël/Palestine"), ces deux références indispensables au christianisme, mais aussi l'incontournable comte de Saint Germain ("Maître Ascensionné relié au Temple de la Liberté en Transylvannie"), le Gautama-Bouddha ("Maître Ascensionné relié au Temple de la Hiérarchie Spirituelle, Shambala, royaume éthérique situé dans le désert de Gobi"), Confucius, El Morya (présenté ici comme le"Maître Ascensionné relié au Temple de la Volonté de Dieu, à Darjeeling en Inde"), etc...

Du syncrétisme à l'attaque en règle des fondements même de la religion chrétienne, les recettes restent toujours les mêmes… Ces absurdités aussi prétentieuses que puériles pourraient prêter à sourire, si elles ne rencontraient pas un succès phénoménal auprès d'une population avide de connaissance, de pouvoir, et de cette "liberté d'être" qui lui est toujours promise...

Bon... ce n’est que les sectes les plus connues mais il y en a beaucoup d’autres au sujet de ces contacts avec Agharta ou Shamballah ou quelques maîtres invisibles... Alors de ce côté, si vous êtes du genre à faire confiance à ceux qui "entendent des voix" vous avez largement le choix....

Enfin... Jeanne d’Arc n’entendait-elle pas aussi des voix? 

LE MYSTÈRE DES VOIX...

Maison de Jeanne d'Arc à Domrémy. Image page 59 du livre de lecture pour l'école primaire Le Tour de la France par deux enfants, 1877.

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Certains auteurs (Anatole France) ont estimé que le phénomène des perceptions de Jeanne d'Arc ait pu être le fruit d'hallucinations auditives, provenant de possibles formes de "dissociations du moi" ou d'intenses états émotionnels provenant d'éventuelles infections d'origine tuberculique. Il n'en demeure pas moins, selon l'ouvrage Jehanne, la Délivrance (éd. Peleman 2011) que la phénoménologie auditive est aisément explicable au regard des récentes découvertes scientifiques en matière de neurologie.

Les chercheurs (Damasio, Sacks, Changeux) ont en effet identifié les trois zones corticales actives à la réception du langage. Selon cette étude, la perception de ces zones est parfaitement possible par un individu sensible au langage et tel serait singulièrement le cas de Jeanne qui prouve, tout au long de son procès d'inquisition, une subtile capacité d'écoute et de répartie.

« À défaut de critères scientifiques, inexistant à son époque, elle dénomma les trois zones du langage selon une terminologie angéologique, en phase avec la pensée de son temps ». La perception des voix est un classique dans le cadre de la communication prophétique, précise le prof. Raphaël Draï dans son livre « L'Économie Chabbatique », éd. Fayard, 1998.

LA MÉDIUMNITÉ


Nous serions tous plus ou moins médiums mais cela à différents degrés (ex: les prémonitions de Florine K.). En effet, bien que la médiumnité s’applique à tous, elle pourrait être développée chez certaines personnes comme elle pourrait rester à l’état latent pour d’autres.

Certains individus, appelés médiums, possèderaient en outre l’aptitude à ressentir l’influence des Esprits et à transmettre leurs pensées. Autrement dit, ils ne seraient que les « messagers » se tenant à la frontière mitoyenne qui sépare le monde visible du monde invisible. Tel aurait été le cas des vestales romaines et des sibylles grecques.

Depuis la nuit des temps, la médiumnité a fait beaucoup parler d’elle, fertilisant les histoires les plus rocambolesques, nourrissant les plus grandes légendes et les faits historiques considérés comme fantastiques. (Exemples : L’Égérie de Numa, les songes de Scipion, les voix de Jeanne d’Arc, la voyante de Prévorst …).

Quoique le but premier de la médiumnité ne serait autre que le dévouement et l’aide à son prochain, certains pensent que les civilisations à s’être servi de la médiumnité afin d’obtenir un réel pouvoir de domination sur autrui auraient été nombreuses.

Ce n’est véritablement qu’au XIXe siècle qu’il y eut un réel engouement pour la médiumnité notamment avec les Sœurs Fox (tables tournantes, manifestations…) puis et surtout avec Allan Kardec, codificateur du Spiritisme, qui lui donna une dimension plus scientifique.

LE SPIRITISME



Ambigüité et usage du mot "spiritisme"

Dans le vocabulaire courant, le mot "spiritisme" désigne les pratiques popularisées aux États-Unis par les sœurs Fox à partir de 1848, comme celle des « tables tournantes », et toutes les méthodes visant à communiquer avec l’au-delà.

En fait, il y là un abus de langage, même si l’usage l’a consacré, puisque le mot ne fut inventé par Allan Kardec, qu’en 1857, pour désigner sa doctrine. Jusque là on parlait de « phénomènes magnétiques », de « phénomènes du spiritualisme », ou « spiritualisme moderne », ou de « spiritualisme américain ». Si le terme s’est imposé rapidement c’est parce qu’il permettait de lever une ambiguïté lexicale. En effet, la traduction de spiritualism (le mot en usage dans les pays anglo-saxons) par « spiritualisme » passait mal en français, parce que ce mot avait déjà une signification, celle du spiritualisme philosophique.

Ainsi, le mot "spiritisme", conçu à l’origine pour nommer exclusivement la doctrine spirite française, s’appliqua progressivement à l’ensemble des croyances et activités liées à la communication avec les esprits, à travers le monde.

Origines du spiritisme

Le spiritisme moderne est généralement présenté comme la continuité d'une tradition ancestrale commune à la plupart des civilisations. De l'oracle grec au chaman d'Amérique, en incluant le griot ou le marabout africain, les personnes chargées de contacter le monde des esprits (celui des défunts, des anges, des dieux, des démons), ou au contraire chargées de s'en préserver, caractérisent de multiples cultures. René Guénon, dans son ouvrage L'Erreur spirite, considérait, lui, que les explications données par le spiritisme moderne à propos de phénomènes étranges connus depuis l'antiquité était une erreur.

Les traditions au fil des âges

Dans la Mésopotamie antique 

Pour les Assyriens et les Babyloniens, les morts étaient un souffle, une vapeur. Ils pouvaient hanter les maisons. Le destin des hommes était fixé dans l'autre monde. Les morts connaissaient notre destinée et pouvaient donner des conseils.

Dans l'Égypte antique

Ancien papyrus égyptien représentant le voyage après la mort. 

Les Égyptiens croyaient en un kha, que certains auraient relié au périsprit du mort, au sens du terme « périsprit » donné par le spiritisme. C'est ce kha qu'ils essayaient de retenir dans le tombeau en lui préparant des offrandes. Dans certaines conditions ils invoquaient les morts pour obtenir d'eux des rêves prémonitoires.

Dans la tradition hébraïque

La loi de Moïse, le Deutéronome, interdisait aux hébreux d'interroger les spectres et d'invoquer les morts.

Selon le premier Livre de Samuel, Saül consulta néanmoins la nécromancienne d'Endor pour s'entretenir avec l'esprit de Samuel avant une bataille contre les Philistins.

Dans l'Antiquité occidentale

Représentation d'un druide celtique tel qu'on se l'imagine aujourd'hui.

En Gaule, les druides, et plus particulièrement les vates, invoquaient régulièrement les morts dans des enceintes de pierre édifiées en pleine nature.

Peuple et souverains les consultaient. Ce fut le cas de Vercingétorix qui, avant de soulever la Gaule contre César, se rendit chez lesprêtresses de l'île de Sein pour consulter les âmes des héros morts. À la même époque, les religions nordiques se construisaient autour de la communication permanente entre le clan et ses défunts qui le protégeaient, puisqu'ils étaient détenteurs du plein savoir. Une communication d'autant plus permanente qu'il n'existe pas de frontière réelle entre les deux mondes.

Dans la tradition grecque

Dans la Grèce antique, l'évocation des morts était codifiée, la communication avec les défunts faisait partie intégrante de la religion, elle disposait de ses prêtres, de ses temples, et même de sa fête annuelle qui n'est pas sans rappeler, elle aussi, le jour des Morts français.

Dans la tradition romaine

Le monde romain qui s'adonnait volontiers à des pratiques magiques, les réprouva à peu près de tout temps dans ses lois, dès la loi des XII Tables, mais celle-ci ne semblait pas viser les nécromans.

Le régime impérial, autoritaire, n'aimait guère les devins qui, autant que les vendeurs de philtres et de charmes, pouvaient encourager les ambitieux à l'assaut du pouvoir : Tibère, Néron, Claude, Dioclétien sévirent sans succès, comme en témoignent de nombreux procès en sorcellerie.

Par culture et par tradition, les empereur, les généraux, et tout le peuple de la Rome antique se pressaient chez les sibylles, des prophétesses dont le ministère fondé sur la communication avec l'au-delà s'exerça d'abord en Grèce, avant d'être popularisé dans toutes les contrées du vaste empire. La plus célèbre d'entre elles était la sibylle de Cumes, prêtresse d'Apollon. Elle rendait par écrit les oracles qui lui parvenaient du royaume des morts.

Dans la tradition des Évangiles


Certains auteurs des Évangiles comparent les anges à des esprits et utilisent ces deux mots comme synonymes. En grec (la langue des Évangiles) le mot "ange" signifie très exactement "messager" de l'au-delà. Marie dialogue avec l'Ange Gabriel et Jésus s'entretient avec Moïse et Élie, tous les deux pourtant décédés au moment de cet entretien.

Même s'il s'agit de discussion entre humains et esprits, la nuance avec le spiritisme tient au fait qu'il s'agit d'apparitions et non de venues de morts à la suite d'invocations. L'avenir n'est pas révélé à la demande de l'humain mais au contraire, l'esprit est le messager de Dieu.

Dans la tradition de l'islam

Mahomet s'entretient avec l'ange Gabriel. Par ailleurs, les djinns invisibles (ou jinn) peuvent intervenir dans la vie courante. Le marabout est une figure traditionnelle de l'Afrique. Des mystiques musulmans affirment être en contact avec l'au-delà. Enfin, la manifestation des défunts est considérée comme une possibilité par la plupart des courants de pensée de l'Islam.

Dans le shintoïsme

Selon la religion ancestrale du Japon, un nombre considérable d'esprits invisibles agissent en permanence dans les évènements terrestres. 

Dans l'animisme des traditions premières

La majorité des traditions, dites premières, entretiennent une communication avec l'au-delà par le biais du chamanisme. Les chamans des premiers peuples d'Amérique, d'Asie, de l'extrême Nord de l'Europe, de l'Afrique et de l'Océanie assurent le lien entre le visible et l'invisible. Les échanges avec les défunts ne représentent qu'une part de leurs fonctions. Le chamanisme se perpétue encore de nos jours.

Dans la tradition du vaudou

Appelé candomblé au Brésil ou santeria à Cuba, le vaudou est une variante de rites traditionnels africains importés par les anciens esclaves. Les esprits des morts sont honorés lors des enterrements et peuvent prendre possession de danseurs lors de cérémonies rythmées de musiques enivrantes.

Avènement du Christianisme en Europe

Avec le christianisme, se répand l'idée que l'influence des démons sur la terre est limitée au domaine spirituel (Concile de Braga qui pose l'impossibilité pour le diable d'être à l'origine des catastrophes naturelles) et met un frein au spiritisme.

Dès l'an 318, l'empereur Constantin, comme plusieurs de ces prédécesseurs non chrétiens, publie un décret interdisant « la communication avec les âmes des défunts ». Certains temples des sibylles sont alors détruits. Durant les siècles suivants le clergé lutte contre cette pratique qui faisait la force des anciennes religions et le pouvoir de leur clergé et l'associe généralement au diable.

La nécromancie devient alors synonyme de magie noire, dans le sens où l'on considère que ce sont des démons qui se manifestent et non plus des esprits. C'est l'avis de Lactance (v. 300) et d'Augustin comme de la plupart des Pères de l'Église au Moyen Âge :

"Dieu interdisant aux anciennes tribus d'Israël de chercher à communiquer avec les morts (Deutéronome), la réponse à une telle invocation est une désobéissance qui ne peut venir que des démons..."

Dans l'anthropologie chrétienne, l'homme étant libre, il n'a pas de destin, il est donc impossible de prédire son avenir. Toute parole sur son avenir ne peut être qu'un mensonge. (Par opposition, la prophétie est toujours conditionnelle, elle est un avertissement sous forme d'appel à la pénitence, sur les conséquences d'un comportement néfaste).

La survie de la nécromancie


Au xiie siècle, par l'intermédiaire de traductions latines de l'arabe, la nécromancie, élevée à la dignité de science, devient quasiment un savoir que l'on traite comme tel. Les expériences nigromantiques se retrouvent dans des traités de magie comme le Picatrix, le Liber sacratus ou le Liber vaccae qui circulent dès le xiiie siècle et dont il est assuré qu'ils étaient lus avec attention dans les milieux lettrés, les cours royales, princières, et jusqu'à la Curie romaine.

Au xive siècle, de nombreux procès impliquant de hauts personnages ou des savants comme Cecco d'Ascoli (1327) témoignent de cette effervescence intellectuelle autour de la nigromancie.

Au xve siècle, le ton change. De l'idée de commerce avec les démons, on passe à celle de pacte avec le Diable et on pense que les sorciers, et surtout les sorcières, constituent une secte dont l'objectif est de renverser l'ordre chrétien. 

L'intérêt pour la nécromancie ne s'éteint pourtant pas et se perpétue même au sein de l'élite ecclésiastique sous des prétextes tolérés. C'est ainsi qu'en France, en 1588, Noël Taillepied (1540-1589), docteur en théologie, publia à Rouen un livre intitulé Psychologie ou traité de l'apparition des Esprits à savoir des âmes séparées, fantosmes, prodiges, accidents merveilleux dans lequel il écrit :

« Souvent il advient que quand aucun de nos parents demeurant en pays lointain seront grièvement malades, nous oyrons tomber en la maison des choses qui sembleront pesantes et feront un mervelleux bruit : puis après on trouvera cela être devenu à l'heure mesme qu'iceux parents seront trepasses. C'est une chose comme ordinaire à quelques-uns que quand une personne doit mourir, ils oyron ouvrir ou fermer les fenestres et les portes, quelqu'un monter par les degrés et autres cas semblables quelquefois un Esprit se montrera dans la maison, ce qu'apercevans, les chiens se jetteront entre les jambes de leurs maistres et n'en voudront partir, car ils craignent fort les Esprits. »

Les précurseurs

John Dee

John Dee (1527 - 1608), fut un mathématicien et astrologue qui témoigna de communication avec les anges par le biais de médiums.

Emmanuel Swedenborg

Emmanuel Swedenborg (1688 - 1772) fut le premier scientifique moderne à publier une importante littérature basée sur des visions qu'il prétendait recevoir de l'au-delà et sur des échanges qu'ils prétendait avoir avec les anges et les esprits. Ce savant se montrait polyvalent, à la fois mathématicien et théologien, physicien et naturaliste. Fort de sa renommée, il décida à l'âge de 56 ans de se consacrer au « mystère de l'âme ». Il passa les 27 dernières années de sa vie à côtoyer « le monde des esprits », « les bons et les mauvais ». Il produisit une dizaine d'ouvrages inspirés de ses visions de l'au-delà. Ses idées encouragèrent de nouveaux courants de pensée, comme le martinisme ou celui des théosophes.

Justinus Kerner

Justinus Kerner (1786-1862), publia le compte rendu des ses observations sous le titre : Die Seherin von Prevorst, Eröffnungen über das innere Leben des Menschen und über das Hineinragen einer Geisterwelt in die unsere (La voyante de Prevorst, considérations inaugurales sur la vie intérieure de l'être humain et l'intervention d'un monde des esprits dans le nôtre)

Franz Anton Mesmer

Suite à la découverte du "magnétisme animal", Franz Anton Mesmer élabore une méthode appelée mesmérisme. Il s'agissait alors d'une nouvelle thérapeutique liée à une façon originale de concevoir la santé et la maladie. En 1779, dans un Mémoire sur la découverte du magnétisme animal, Mesmer exposa en vingt-sept points les principes de son système. Il affirma qu'un fluide physique emplit l'univers et relie les hommes, les animaux, la terre et les corps célestes entre eux. La maladie ne serait que le résultat d'un engorgement de cette « énergie » à certains endroits du corps. Rétablir une circulation harmonieuse du fluide favoriserait la guérison. Un des disciples de Mesmer, Armand Marc Jacques de Chastenet de Puységur, fit la découverte du somnambulisme magnétique, ancien nom de l'hypnose. Les études sur le fluide des êtres vivants conforteront Allan Kardec dans sa théorie qui affirme que ce fluide est le moyen utilisé par les esprits pour se manifester.

Aux États-Unis

Vers 1848 à Hydesville, une bourgade de l'État de New York, aux États-Unis, les sœurs Fox, furent les témoins de bruits inexpliqués. Les coups entendus répondaient aux questions de la famille et se produisaient même devant témoins. L'origine fut attribuée à l'esprit d'un défunt. Ce phénomène provoqua très vite un véritable engouement. Un comité d’études fut fondé afin d’examiner ces manifestations insolites. D'autres personnes parvinrent à reproduire la méthode des sœurs Fox pour communiquer avec l'au-delà, la mode des tables tournantes se propagea jusqu'en Europe.

Andrew Jackson Davis

Sans aucune éducation scientifique, il parvenait à produire des ouvrages très complexes pour son époque. Il dictait ses textes alors qu'il se trouvait en état de transe et acquit aux États-Unis une réputation de médium et de magnétiseur.

En France

Instituteur lyonnais, Allan Kardec s’intéresse d’abord aux recherches sur le magnétisme et l’hypnose. Il observe les réunions médiumniques qui se multiplient en Europe après l’aventure des sœurs Fox.

En 1853, l'académicien Saint-René Taillandier lui remet des messages retranscrits par des médiums. Kardec se lance alors dans une analyse des phénomènes supposés faire intervenir des esprits. Après un travail de synthèse, il publie le 18 avril 1857 son œuvre majeure : "Le livre des Esprits".

En 1858, il fonde la Société parisienne d’études spirites, ainsi que le journal : "La Revue spirite". Par la suite, il rédige "Le Livre des médiums", "L'Évangile selon le spiritisme", "Le Ciel et l'Enfer" et "La Genèse selon le spiritisme".

Pour Allan Kardec, la compréhension de la philosophie spirite prime largement les expériences de communication avec l'au-delà.


Après la mort de Kardec en 1869, ses principaux continuateurs en France sont Gabriel Delanne, Leon Denis et l'astronome Camille Flammarion qui prononce l'éloge funèbre de Kardec.

La doctrine spirite connait dans la seconde moitié du XIXe siècle une expansion et une popularité importante, notamment dans les milieux intellectuels, littéraires ou savants. Victor Hugo affirme communiquer avec sa fille décédée, Léopoldine et déclare « ceux que nous pleurons ne sont pas absents, ce sont les invisibles. »

Alexandre Dumas participe à des séances de tables tournantes et y côtoie George Sand, Victorien Sardou et Théophile Gautier.

Sir Arthur Conan Doyle s’engage en faveur du spiritisme et ouvre rue Victoria, à Londres, en 1925 une librairie spirite : The Psychic Bookshop. L’auteur de Sherlock Holmes consacre la fin de sa vie à animer des conférences sur le spiritisme et sur le spiritualisme dans le monde entier. Il préside le Congrès spirite mondial de Londres, en 1928.

Au XIXe siècle, les médiums les plus connus étaient Marthe Béraud, Franek Kluski, Jan Guzyk et Stephen Ossowiecki, Jakob Lorber le "scribe de Dieu".

Au cours du temps et jusqu'à aujourd'hui, les personnalités les plus notables sont : Léon Denis, Gabriel Delanne, Johannes Greber, Carl Wickland, Chico Xavier, François Brune (prêtre), Jean PrieurTommaso Palamidessi.

Un Conseil Spirite International a été fondé en 1992 et revendique fédérer près de 10 000 associations, 20 millions de pratiquants réguliers, dans 84 pays membres. À ces chiffres s’ajoutent des dizaines de millions de sympathisants et de pratiquants amateurs. 

Des colloques nationaux ou internationaux sont régulièrement organisés. La situation du spiritisme dans le monde demeure néanmoins très contrastée.

En Europe

En Europe, le spiritisme est un courant très minoritaire. En France, si la tombe d’Allan Kardec demeure perpétuellement fleurie au cimetière du Père-Lachaise, le pays ne compte qu'une vingtaine de centres spirites. Au Portugal, par contre, chaque région possède entre deux et dix centres spirites.

Au Royaume-Uni, plus de soixante Églises spiritualistes couvrent tout le territoire.

Les spiritismes brésiliens

Selon Maria-Isaura Pereira De Queiroz, au tout début de la colonisation du Brésil par les portugais, on entendait déjà parler d’hérésies, dont celle du syncrétisme entre les croyances locales (Santidades) et le catholicisme. Puis les esclaves noirs importèrent leurs propres croyances qui se mélangèrent aux autres également au point qu’il exista des cultes catholiques-indiens-noirs mélangés ensuite avec le spiritisme.

La volonté de baptiser les indigènes, au lieu de provoquer la disparition des anciens cultes, les a mélangés avec les consignes du christianisme. Ainsi, au lieu de ne contacter que les anciens esprits, les grandes figures du christianisme se sont ajoutées au panthéon des divinités locales.

Selon l'historien Peter Winn, « la plupart des brésiliens peuvent se dire catholiques, mais le spiritisme est la vraie religion du Brésil ».

L’héritage africain au Brésil a bien été intégré dans la culture du pays. Les croyances africaines dans l’interaction avec les « esprits » sont plus répandues dans les couches les plus pauvres de la société, quand les plus riches sont plus attirées par le spiritisme d’Allan Kardec. 

La doctrine spirite au Brésil

Selon les chiffres publiés par des sources indépendantes, le spiritisme kardéciste regrouperait au Brésil (en 2007) plus de 6 millions de spirites « pratiquants » et plus de 20 millions de sympathisants.

Chaque ville d’importance possède au moins un centre spirite. Ces établissements organisent à la fois l’aide sociale, l’éducation et les contacts avec l’au-delà, selon le modèle proposé par Allan Kardec, véritable gloire locale. Élevé au rang de religion, le spiritisme influence profondément la société brésilienne.

Ainsi, il existe une Association des journalistes spirites, une Association des magistrats spirites et une Association des médecins spirites. Certains hôpitaux psychiatriques font officiellement appel à des médiums pour aider les malades sous l’emprise d’esprits obsessionnels. Un musée national du Spiritisme se trouve à Brasilia.

L’institut Culturelle Spirite de Rio de Janeiro accueille les chercheurs et les scientifiques du monde entier qui analysent le paranormal.

Les médiums brésiliens tels que Chico Xavier, Luiz Gasparetto, João Teixeira de Faria ou Divaldo Pereira Franco bénéficient d'une grande popularité. Les députés brésiliens ont voté en 2007 pour instaurer le 18 avril comme la « journée nationale du spiritisme ».

Le "Caodaïsme"

Religion fondée au début du XXe siècle par Ngô Van Chiêu, fonctionnaire vietnamien.

Le caodaïsme est un syncrétisme alliant le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme, mais il s'inspire aussi fortement du christianisme : la statue de Jésus est d'ailleurs représentée dans le « Grand Temple » de Tay Ninh, et la structure du clergé est calquée sur le modèle de celui de l'Église catholique. Le caodaïsme est un spiritisme en ce sens qu'il « contacte » des « guides spirituels » défunts de toutes les cultures comme Victor Hugo, Jeanne d'Arc, Pasteur, Churchill, Lénine ou Shakespeare, en plus des grandes figures religieuses comme le Christ ou Confucius.

Aux Philippines

Le spiritisme est très ancré aux Philippines. Il existerait depuis le XVIe siècle et s'est développé par la suite autour du Kardecisme, en particulier avec la Unión Espiritista Cristiana de Filipinas. Comme c'est le cas des guérisseurs du Brésil, aux philippines, en particulier dans les pratiques des guérisseurs aux mains nues, Jésus-Christ est l'« Esprit » le plus invoqué.

Formes anciennes ou dérivées du spiritisme

Les tables tournantes

Les participants se tiennent assis autour d'une table en bois. L'énergie des médiums permet aux esprits de produire des coups à l'intérieur de la table.

Les coups permettent des échanges : un coup pour oui, deux coups pour non, par exemple. Technique archaïque dont Allan Kardec disait déjà « Ce mode primitif et long se prête difficilement à des développements d'une certaine étendue ». Bien qu'abandonné depuis un siècle, ce procédé représente un stéréotype attaché au spiritisme.

Le ouija et la technique du verre



Les participants se tiennent assis autour d'une table sur laquelle est posée une planche marquées des lettres de l'alphabet. Au-dessus de la planche est posé un petit triangle en bois (ou un verre retourné). Les participants approchent leurs doigt du triangle (ou du verre) jusqu'à l'effleurer. L'énergie supposée des médiums sert alors aux esprits pour déplacer l'objet vers les lettres, afin de constituer des mots et des phrases. Les participants entraînés pourraient éloigner leur main de l'objet, qui se déplacerait alors sans aucun contact. Cette méthode est réputée demander beaucoup d'énergie au médium qui ressent souvent de la fatigue. Par conséquent, les pratiquants réguliers choisissent de l'éviter.

L’écriture automatique

L’écriture automatique se pratique aussi bien seul qu’en groupe. Il correspond à la méthode la plus répandue, car devenir « médium écrivain » ne nécessite qu’un entraînement limité. Le pratiquant s’assoit à une table, pose une feuille de papier devant lui et tient un stylo en main au-dessus de la feuille. Le but est de laisser les esprits influencer les pensées ou les doigts du médium. Au bout d’un ou plusieurs essais, il peut se produire deux types de phénomènes :

L’écriture automatique inspirée (ou intuitive)

Dans ce cas, l’esprit dicte des phrases au médium par la pensée et ce dernier les écrit directement, sans réfléchir. Le médium est alors incapable de dire ce qu’il vient de rédiger et il ne prend connaissance du message qu’en le lisant. Le médium retranscrit ainsi des informations ou des histoires dont il n’a absolument aucune connaissance à titre personnel.

L’écriture automatique mécanique

Dans ce cas, l’esprit contrôle légèrement des doigts du médium et écrit directement avec. Le médium sent de faibles coups dans sa main et la voit commencer à écrire des lettres, sans savoir quel va être le mot final. Il arrive que l’on reconnaisse le style calligraphique de l’esprit, qui correspondait à sa manière d’écrire lorsqu’il était vivant.

Là encore les indications obtenues sont totalement étrangères aux opinions ou au savoir du médium.

L’incorporation 

Considérée comme le plus haut niveau de la médiumnité, cette technique se pratique toujours en groupe. Le médium se relaxe totalement et laisse un esprit s'adresser directement à l’assemblée, à travers lui. Le médium peut, soit rester conscient, on parle alors de « transe partielle », soit perdre connaissance, on parle alors de « transe totale ». Dans les cas de transe partielle, le timbre de voix correspond à celui du médium, qui parle sous inspiration. Dans les cas de transe totale, la voix entendue correspond à celle de l’esprit et non plus au timbre de voix du médium. De plus, l’esprit s’exprime dans la langue qu’il connaît. Ainsi, il est possible que l’esprit parle à travers le médium en latin ou en russe, alors que le médium ignore totalement ces langages. Ce phénomène possède également le nom de Glossolalie.

La matérialisation

Les médiums jouent un rôle totalement passif et tombent parfois dans un état de sommeil profond. L’énergie corporelle des médiums est utilisée par les esprits pour densifier leur propre corps spirituel (également appelé Périsprit). Selon le degrés de matérialisation différents phénomènes peuvent se produire :

Un début de matérialisation

Le corps immatériel de l’esprit n’est pas assez densifié pour être visible à l’œil, mais il l’est suffisamment pour permettre à l’esprit de déplacer un objet... ou pour donner un coup sur la tête d’un participant. Par conséquent, un crayon paraît écrire tout seul, des instruments de musique semble jouer tous seuls... etc...

Neale Donald Walsch, dans Conversations avec Dieu expose ce cas.

Une matérialisation partielle

L’esprit dispose de suffisamment d’énergie pour densifier une partie de son corps spirituel, jusqu’à la rendre visible et palpable. Ainsi son visage ou sa main semble flotter dans l’air, alors que le reste de son corps demeure invisible à l’œil. Un esprit qui parvient à densifier son larynx peut être entendu par tous les témoins de la scène. Les adeptes du Spiritisme parlent de "voix directe".

Une matérialisation complète 

L’esprit possède la connaissance nécessaire, ainsi qu’un quantité d’énergie colossale, pour densifier intégralement son corps spirituel. Il se matérialise totalement, avec tous ses organes, et rien ne le distingue d’un être ordinaire. L’esprit peut donc apparaître dans un endroit complètement clos, avec portes et fenêtres verrouillées. Cette matérialisation n’est que temporaire. Au bout d’un temps plus ou moins long, l’esprit se dématérialise progressivement jusqu’à disparaître. Florence Cook matérialisait ainsi « Katie King ».

La transcommunication instrumentale

La transcommunication instrumentale est un sigle inventé dans les années 1980 par le physicien allemand, Ernst Senkowski pour désigner l’ensemble des moyens de communication avec des esprits faisant intervenir des appareils électronique, comme des objets usuels tel les téléphones, les magnétophones, les téléviseurs ou des ordinateurs servant lors d’expériences de support de communication avec l’au-delà.

Ces équipements permettent de conserver une trace des enregistrements. Cependant, il semblerait que la présence d’un médium à proximité reste nécessaire pour amplifier le phénomène. Les chercheurs en TCI ne souscrivent pas nécessairement à la doctrine spirite d’Allan Kardec et certains ne retiennent du spiritisme que son enseignement pratique.


Critiques et oppositions

L'Église catholique

Livre de 1908. Le catholicisme et le spiritisme s'accordent sur la survie de l'âme et s'opposent sur l'idée de la réincarnation.

Livre de 1937. Une tentative de rapprochement entre l'Église catholique et le spiritisme.

La première opposition officielle vint de l’Église catholique romaine. En 1861, l’évêque de Barcelone ordonna un autodafé publique pour faire détruire par le feu plus de trois cents ouvrage d’Allan Kardec, dont "Le livre des Esprits".

En 1864, La Sacrée Congrégation de l’Index condamna en bloc tous les ouvrages spirites. La position du Vatican fut définie par le décret du 24 avril 1917 dont le texte est le suivant :

"Du Spiritisme. En séance plénière, aux Eminentissimes et Révérendissimes Seigneurs Cardinaux, Inquisiteurs généraux de la Foi et des Mœurs, on a demandé : S’il était permis, par des médiums, comme on les appelle, ou sans médium, en usant ou non d’hypnotisme, d’assister à quelques manifestation spirite que ce soit, même présentant un aspect d’honnêteté ou de piété, soit en interrogeant les âmes ou Esprits, soit en écoutant les réponses, soit comme observateur, même avec l’affirmation, tacite ou exprimée, de ne vouloir aucun commerce avec les Esprits malins. Les Eminentissimes et Révérendissimes Pères ont répondu NON, sur tous les points."

Le 26 du même mois, S.S. Benoît XV a approuvé la résolution des Éminents Pères qui lui avait été soumise.

Aujourd’hui l'Église catholique s'oppose toujours fermement à la philosophie spirite, notamment à l'idée de réincarnation qui caractérise la doctrine spirite.

Une déclaration publiée dans la revue italienne Gente, no 52, le 26 décembre 1996 et commentée en français dans d'autres revues est considérée par les proches du Spiritisme comme un changement d'attitude de l'Église catholique :

Pour l'Église catholique, les contacts avec l'Au-delà sont possibles et qui dialogue avec le monde des défunts ne commet pas de péché s'il le fait en s'inspirant de la foi.

Cette déclaration est accompagnée d'une interview du père Gino Concetti qui confirme :

"D'après le catéchisme moderne, Dieu permet à nos chers disparus qui vivent dans la dimension d'outre terre, d'envoyer des messages pour nous guider à certains moments de notre vie. À la suite des nouvelles découvertes dans le domaine de la psychologie sur le paranormal, l'Église a décidé de ne plus interdire les expériences de dialogue avec les trépassés, à condition qu'ils soient faits dans des buts scientifiques et religieux."

En France, cette déclaration a été reprise dans les ouvrages du père François Brune, spécialiste de la communication avec les défunts.

Cependant, outre que Gino Concetti se borne à rappeler que l'Église considère comme possible le dialogue avec l'au-delà (qu'elle ne pourrait interdire si au préalable elle ne le croyait possible) et déclare seulement que cette communication peut être licite que dans le cas d'une personne inspirée par la foi, qui reçoit des signes, cet avis est personnel et non suivi par l'Église : le Catéchisme de l'Eglise catholique déclare à ce propos :

"Toutes les formes de divination sont à rejeter : recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tort « dévoiler » l’avenir (cf. Dt 18, 10 ; Jr 29, 8). La consultation des horoscopes, l’astrologie, la chiromancie, l’interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées. [...]"

Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou magiques. Aussi l’Église avertit-elle les fidèles de s’en garder.

De manière générale, la position des catholiques pratiquants est très critique à l'égard du spiritisme. John Maust regrette en particulier le sentiment de confusion qui pourrait se produire à cause de l'association de la terminologie chrétienne avec le spiritisme

L'ésotérisme

À vouloir donner une explication logique et cohérente à des phénomènes méconnus, le spiritisme déclencha les attaques des auteurs ésotériques.

Ainsi, en 1923, René Guénon publia "L'Erreur spirite", un réquisitoire de quatre cent pages contre la doctrine de Kardec qu'il qualifia de "matérialisme à peine déguisé". Pour René Guénon, la métaphysique, c'est-à-dire les expériences spirituelles intérieures, sont les véritables voies de la spiritualité. À ses yeux, le spiritisme représentait une "pseudo-religion" semblables aux religions qu'il combattait.

Critique scientifique

Dans une étude critique et objective publiée en 1886, le docteur Paul Gibier affirme la réalité des "phénomènes du spiritualisme" :

Nous avons vu précédemment que la question du spiritualisme expérimental a été traité de différentes façons par les savants. Ceux qui ont bien voulu se donner la peine d'examiner les choses de près et ne se sont pas laissé décourager, dès le début de leurs recherches, par un insuccès ou toute autre cause, ont constaté des faits analogues aux nôtres et ont affirmé leur existence.

Il regrette les idées préconçues d'autres chercheurs qui freineraient l'avancée de la science :

Les savants qui, au contraire, n'ont abordé l'étude des phénomènes en question qu'avec des idées préconçues et s'en sont tenus aux expériences peu satisfaisantes qu'ils ont faites tout d'abord; ceux qui, même sans rien observer du tout, se sont contenté d'emprunter à d'autres une opinion conforme à leurs propres idées, et ont écrit que les phénomènes, dits spiritualistes, n'existent pas, ou, ce qui, dans le fond, revient au même, qu'ils sont le produit exclusif de la fraude, ont été bien imprudents, et nous devons leur demander compte de leur attitude... Alors, ceux qui, revêtus d'un caractère scientifique, sont venus nous dire que ces faits n'étaient pas, sont coupables de lèse-progrès et fauteurs d'obscurantisme.

Il déclare enfin, que ces faits ne prouveraient pas encore une vie après la mort, mais qu'ils devraient être un sujet d'étude prioritaire :

Disons donc toute notre pensée : non, ces phénomènes surprenants, inexplicables par la comparaison avec le peu que nous savons, ne démontrent pas d'une manière absolue que la mort met en liberté le « moi inconscient » persistant. Mais serrons-les de près, ces phénomènes, étudions, cherchons, expérimentons et, au bout de nos recherches, si nous trouvons quoi que ce soit, fussent des "esprits", proclamons-le.

Dans son étude de 1901, Théodore Flournoy déclare n'avoir trouvé au cours de ses investigations « aucun fait probant en faveur du paranormal (…) » et qu'elles n’ont « pas peu contribué à augmenter ma méfiance à l’endroit du spiritisme en me faisant constater d’une part la richesse et l’étendue des moyens par lesquels, chez les médiums les plus sincères, le jeu subonscient des facultés mentales arrive à simuler les messages de l’au-delà et d’autre part la prodigieuse complaisance que des gens, d’ailleurs très cultivés, mais enclins aux doctrines occultes, mettent à se laisser leurrer ».

4 commentaires:


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