lundi 4 février 2013

GÉOMÉTRIE SACRÉE : EXPRESSION DE DOCTRINES

Chapitre 3
GÉOMÉTRIE SACRÉE
"EXPRESSION DE DOCTRINES"



LE LINGUAM

Le lingam (en sanskrit लिङ्गं / liṅgaṃ ("signe")) est une pierre dressée, souvent d'apparence phallique, représentation classique de Shiva.

On retrouve dans ce symbole l'ambivalence du dieu, ascète et renonçant d'une part, mais aussi figure majeure du tantrisme, représenté par un phallus, d'autre part. Le mot lingam signifie « 1) signe ; 2) phallus ; 3) symbole de Shiva ».

Il existe deux catégories de lingam : les "manuṣi liṅga" ("lingam fait de main d'hommes"), et les "svayambhu-liṅga" ("lingam né de lui-même"), qui sont des éléments naturels vénérés en tant que linga, comme certains galets.

Le lingam, toujours dressé et donc potentiellement créateur, est souvent associé au yoni (« lieu »), symbole de la vulve.

Dans ce cas, leur union représente, à l'image de Shiva, la totalité du monde. Assumant les fonctions créatrices par le lingam et destructrice traditionnelle dans la Trimurti, Shiva représente donc, pour ses dévots (shivaïtes), le dieu par excellence.

On trouve des lingam (de taille et aspect très variables – du simple galet en équilibre et comportant le signe peint de Shiva au phallus clairement symbolisé (comportant parfois la tête du dieu sculptée) – dans tous les temples et lieux consacrés à Shiva.

Durant la puja (prière), le lingam est arrosé de lait, de miel ou de beurre clarifié (le ghi, qui sert aussi en cuisine), et reçoit des offrandes de fleurs, de fruits et de sucreries. Les lingam en activité doivent être maintenus humides.

La partie supérieure arrondie du lingam se nomme lingamani ou manikâ.

Le lingam est inconnu des vedas. Il est probable qu'il s'agisse de l'intégration dans le védisme des pierres vénérées par les populations autochtones dravidiennes.


Lingam (Viet-Nâm)

Les lingams de lumière

Parmi tous les lingam de l'Inde, douze sont considérés comme des lingam de lumière ou jyotirlingam, et sont particulièrement sacrés. On les trouve à :

- Somanâtha ou Somnâth, dans le Goujerat, le temple original a été détruit durant les invasions musulmanes.
- Mallikârjuna à Srisailam, à 232 km au sud de Hyderabad sur les rives de la Krishna.
- Omkareshwar, dans le Madhya Pradesh sur les rives de la Narmadâ.
- Amareshvara à Ujjain, dans le Madhya Pradesh.
- Vaidyanath à Deogarh dans le Bihar.
- Bhîmashankara ou Bhimsankar près de Pune dans le Maharashtra.
- Râmeshvara à Rameshwaram au Tamil Nadu.
- Nageshwar ou Aundha-Nagnath dans le Maharashtra.
- Vishveshvara ou Kashi Vishwanath à Vârânasî, dans l'Uttar Pradesh.
- Triambaka près de Nasik et des sources de la Gomatî dans le Maharashtra.
- Kedarnath dans l'Uttar Pradesh à 3 600 m d'altitude dans l'Himalaya.
- Grishneshwar dans le Maharashtra près de grottes d'Ellorâ.

L'adoration du lingam



Shiva est à la fois ascétique et érotique sous son aspect ithyphallique

Le Tantra, en tant que forme de pratique spirituelle, a fortement attiré l’attention des défenseurs de la Spiritualité Gay. Quelques écrivains sont concentrés sur le besoin de démontrer que, en dépit de la structure et du langage des textes et pratiques tantriques, les pratiques homo-érotiques ont existé historiquement, tout comme l’a écrit Jeffrey J. Kripal, comme sadhanas (pratiques) secrets.

Cette recherche de preuves historiques a sa place, et fascine ceux qui parmi nous ont un intérêt à redécouvrir les archétypes et les mythes gay & bisexuels, mais nous ne devons pas oublier que le Tantra est une discipline - et une pratique - vivante.

Le test pour les pratiquants modernes n’est pas seulement de se fier aux anciens textes et aux anciennes pratiques mais aussi de se concentrer sur l’esprit du Tantra et de la rendre viable pour nos besoins et nos désirs contemporains.

Le Lingam de Shiva

Le terme de Lingam, en sanskrit, signifie "signe". Shiva, en tant qu’"Absolu" - celui qui est non manifesté et qui ne peut être perçu qu’au travers de sa création - est la source de vie dont est issu le monde. Ceci est le principe sur lequel repose la vénération du phallus dans le mysticisme Shaivite.

"Shiva est sans signe, sans couleur, sans goût, sans odeur, hors d’atteinte par les mots ou par le touché, sans qualité, immuable et immobile."

"Le signe distinctif par lequel on peut reconnaître la nature de quelque chose est par conséquent nommé Lingam."  
- Linga Purana

Selon certaines légendes, le Shivalingam perce les trois monde ou les trois cités. Dans une version, il est dit que les dieux Brahma et Vishnu débattaient pour savoir lequel des deux était le plus grand, quand apparût devant eux une immense colonne de lumière.

Brahma, monté sur son cygne, s’éleva afin d’en trouver le sommet alors que Vishnu, prenant la forme d’un ver descendit vers ses fondations. Bien qu’ils cherchèrent des milliers d’années, ils ne purent trouver ni le sommet ni les fondations. Finalement, ils trouvèrent une fleur Ketali qui était tombée de la tête du lingam. Le fleur leur dit qu’elle chuta pendant 10 eons et que nul ne savait combien de temps encore cela aurait pu lui prendre d’atteindre le sol.

Ainsi, nous pouvons comprendre que le lingam est l’axis mundi primordial - une sorte d’arbre-monde ou d’échelle de shaman qui traverse tous les mondes connus. Dans le microcosme, le lingam s’élance du bindu (point) au centre du triangle formé par Iccha-Kriya-Jnana Shaktis (les puissances de l’acte-pensée de décision) et s’élève en transperçant les chakras.

Une conception centrale du Tantra est celui l’immanence divine - c’est à dire que le divin peut être expérimenté par l’adoration du dieu ou de la déesse sous une forme vivante. Ceci apparaît communément dans les formes de "puja tantra" (tantra rituel) où la divinité est adorée sous la forme d’une femme.

Jeffrey Kripal note que les enseignements de Vaishnavacharan, un trantrika contemporain de Ramakrishna, dont la secte Kartabhaja pratiquait la méthode de la "joie en Dieu sous la forme humaine". C’est à dire que les adeptes de Vaishnavacharan cherchaient l’expérience du divin en faisant de l’homme vivant le sujet de leurs adorations. Kripal sous-entend que cela comprenait des jeux sexuels. 

Un des points centraux homo-érotiques dans la mythologie hindouiste est celui d’Agni avalant la semence de Shiva, acte qui mène à une chaîne d’événements culminants avec la naissance du dieu Skanda.

Skanda est considéré par certains écrivains comme l’objet de dévotion d’un culte homo-érotique en Indes et ailleurs.

"Alors, de son linga, Shiva émit sa semence parfaite qui avait le parfum fragrant du jasmin ou du lotus bleu. Agni la prit dans ses mains et la but, se réjouissant out en pensant "Elixir !" et alors Shiva disparut." 
- Saura Purana, cité in Conner, Sparks & Sparks, p44

La semence est la forme la plus pure d’élixir sacrificiel - l’offrande du soma donnant le feu du désir. Les textes védiques contiennent nombres de références à la semence en tant que nourriture. ;A un niveau ésotérique, l’ingestion de semence est une forme d’eucharistie par laquelle la déité réside dans la semence et pénètre dans le corps de l’adepte. Les propriétés magiques de l’ingestion de la semence apparaissent dans une grande variété de contextes culturels.

Dans le Kama Sutra, la fellation est nommée "auparishtaka" et associe sa pratique avec la "hijras" ou la prostitution maculine. Bien que décrivant les huit manières de la pratiquer, Vatsyayana met en garde contre sa pratique. De telles injonctions ne peuvent s’appliquer, cependant, aux pratiquants du tantra...

Jivantalingapuja - Adoration du Lingam Vivant

Ceci est un exemple, utilisant les principes tantriques, de puja sexuels employant la fellation. Ce "rite" doit être pratiqué extérieurement - c’est à dire avec un partenaire magicien - ou intérieurement - dans ce cas le partenaire est inconscient des éléments "magiques" de l’acte. Ceci est toutefois contraire aux textes qui demandent que l’acte de magie sexuelle soit uniquement pratiqué avec deux partenaires magiquement consentants. Ceci est une question de goût et de préférence personnel. Il y a une discussion au sein de la communauté magique quant aux dangers de pratiquer de la magie sexuelle avec quelqu’un qui n’est pas conscient de la dimension magique de l’acte.

Invocation de la déité

L’invocation de la déité (ici Shiva) est traditionnellement opérée par le pratiquant s’identifiant à la déité au travers de méditations.

La déesse que l'on appelle Kuleshvari (la dame des kulas) ou Buddheshvari, est au-delà de toute notion de dualité, de bien et de mal, et de la morale humaine.

Elle est également identifiée à la déesse Tara dans la tradition du bouddhisme tantrique.

il s'agit dans la tradition tantrique du Puja d'adoration de la Yoni, qui est un rite tantrique pour honorer la Shakti.

la Yoni.

La shakti est puissance et énergie, elle représente la matrice universelle et elle est adorée à travers la yoni, qui est la base dans laquelle s'encastre le shivalingam.

LA SPIRALE

Selon Mircea Eliade, le symbolisme de la spirale est assez complexe et d’origine incertaine. Cependant, on peut dire que pour la plupart des traditions antiques, les spirales sont "le symbole de la création et de l’évolution de tout l’Univers".

Ces dernières pourraient se décrire, de façon schématique, comme un ensemble de spirales qui génèrent des mondes ainsi que leur cycles de naissance et de mort, d’évolution ou d’involution, selon les différentes possibilités des multiples combinaisons de l’existence.

Les dernières découvertes astronomiques confirment qu’environ deux tiers de toutes les galaxies existantes – y compris la nôtre – ont cette forme géométrique de croissance à partir d’un point central. Ces études lient même leur développement au nombre "phi" - le nombre d’or des Grecs – et à ses énigmatiques séries mathématiques.

Dans le système hiéroglyphique de l’Égypte ancienne, la spirale désignait les formes cosmiques en mouvement, la relation entre l’unité et la multiplicité manifestée. Les premiers habitants de l’Europe gravèrent aussi des spirales dans les grottes et sur les pierres. De nombreux menhirs et dolmens portent des spirales, attribuées par la suite à la culture celte car celle-ci les utilisait pour orner ses objets et bijoux rituels.

La mythologie grecque distinguait la spirale créatrice ou dextrogire (rotation vers la droite), attribut de la déesse Athéna et la spirale destructrice ou lévogire, tourbillonnant vers la gauche et attribut de Poséidon. Pour les Grecs, le seuil entre le monde des hommes et celui des dieux était symbolisé par le mont Hélicon, résidence des Muses. Son sommet, toujours entouré de nuages, représentait la frontière entre le Ciel et la Terre.

La montée symbolique de l’Hélicon se faisait en parcourant les pentes en un mouvement en spirale autour du mont. Le cercle ainsi parcouru se rétrécissait au fur et à mesure que l’on approchait du sommet. Cette ascension spiralée permettait d’arriver, peu à peu, au point le plus haut. Elle symbolisait la conquête de son propre centre, ou la réalisation de sa propre synthèse, et l’accession à l’unité du divin en soi-même (l’enthousiasme dionysiaque) à partir de la multiplicité du monde.

La pratique des arts, surtout la musique, (inspirée par Apollon, père des Muses qui habitent le mont Hélicon) et de la dialectique (la méthode socratique permettant d’atteindre la connaissance de soi), représentent l’exercice de la volonté qui nous permet, pendant cette montée, de travailler l’intuition du divin et la raison purement humaine. Arrivé au sommet du mont, il est alors possible de ne faire qu’un avec son propre Etre Intérieur. Après cette ascension symbolique, et en faisant le chemin inverse de la descente, le candidat renaît et revient avec de nouvelles forces pour s’intégrer dans le monde, avec un peu plus de sagesse, ce qui lui permettra de transmettre ses expériences aux autres.

Galaxies, tourbillons, coquillages, écoulement de l’eau dans un conduit, semences dotées d’ailes en forme d’hélices comme celle de l’érable – dont le doux vol en spirale assure la pollinisation des fleurs et génère ainsi de nouvelles plantes – tiges spiralées grimpent en enlaçant d’autres, bourgeons dont les feuilles sont soigneusement repliées en spirales ascendantes comme une promesse de perfection et de beauté qui atteindra sa plénitude dans la fleur... toute la Nature semble être obsédée par la forme de la spirale.

À chaque fois que dans l’Univers, il y a un mouvement d’expansion ou de contraction, il se produit une spirale, ce qui nous rappelle la célèbre phrase de Pythagore : " Quand il crée, Dieu géométrise".

La spirale, dont la formation naturelle est fréquente dans le règne végétal (vigne - volubilis - tournesol ...) animal (escargots - coquillages etc…) et humain (les cheveux sont implantés en spirale sur notre tête, c'est la forme de la cochlée dans l'oreille interne...) évoque l'évolution d'une force, d'un état.

La spirale est un symbole graphique très ancien et très répandu, elle s'apparente au cercle ou à un système de cercles concentriques qu'on ne peut pas toujours distinguer de la spirale elle-même. En principe, elle est un système dynamique qui se concentre ou se développe selon que le mouvement est centrifuge ou centripète.

Le motif de la spirale peut avoir été inspiré par l'observation des flux tourbillonnants de l'eau courante et aussi par la vision des remous qui se produisent lorsqu'un liquide s'écoule par une ouverture, vers le bas. La spirale renverrait à l'ordre cosmique de la croissance et de la décroissance du soleil et du jour selon le rythme des saisons : chez le Mayas, dont la cosmologie se développe selon le motif de la spirale, le solstice d'hiver représente le point d'origine. la spirale figure, en somme, les rythmes répétés de la vie, le caractère cyclique de l'évolution et la permanence de l'être sous la fugacité du mouvement. Elle fait penser aussi à la "danse du Yin et du Yang qui ne cessent de s'engendrer l'un l'autre. La spirale semble avoir été aussi, à l'origine, un symbole spécifiquement féminin, rattaché au cycle lunaire dans sa croissance et sa décroissance perpétuelle.

La spirale est un élément important de la symbolique judéo-chrétienne, et y représente le souffle de la vie, qui englobe l’Homme et le tire à Dieu tout-à-la-fois.

Rotation et ascension, révolution et élévation, tels sont donc les mouvements qui semblent animer l’univers. Le dieu hindou Shiva, entraîné dans sa danse folle et perpétuelle, évoque un mouvement comparable.

La spirale symbolise le cheminement, la déambulation, dans les cercles concentriques de la pensée, de l'univers et par là-même, elle représente le développement personnel, l'accomplissement de soi et l'élan vers "l'autre". Elle est le contraire du labyrinthe où il est aisé de se perdre (ou de se trouver ?) , c'est un motif ouvert et optimiste …

"LA SPIRALE, SYMBOLE MYSTIQUE DANS L’ART", de Denise Faucher
(ouvrage à consulter ou à télécharger. - cliquez sur l'image)

Vidéo à propos des spirales... (cliquez sur les images)




LA ROUE
La roue, au départ symbole lunaire devient plus tard symbole solaire dans la plupart des traditions. Elle tient de la perfection suggérée par le cercle, mais elle se rapporte au devenir, à la création continue, à la contingence et au périssable, d'où une notion d'imperfection.

Son symbolisme vient de sa disposition rayonnante et de son mouvement. La roue symbolise les cycles, les recommencements et les renouvellements. Selon la pensée de Nicolas de Cuse, le monde est comme une roue dans une roue, une sphère dans une sphère.

Comme l'aile, la roue est symbole du déplacement, de l'affranchissement des conditions de lieu, de l'état spirituel qui lui est corrélatif.

Énormément de croyances associent la roue à la structure des mythes solaires, de par son rayonnement. Elle est liée à la foudre, à la production du feu, et à Apollon.

Il existe des figures de « roues sacrées » à 3 ou 4, ou 5 ou 6 ou 7 ou 8 rayons, 10, 12, 16, et jusqu’à 22 rayons, sinon même jusqu’à 30 rayons!
La roue a souvent 12 rayons, nombre du cycle solaire. Évoquant le chrisme, la roue à 6 rayons tient encore du symbolisme solaire. Par contre les 30 rayons de la roue chinoise sont le signe d'un cycle lunaire...

La Roue à 8 rayons est une des plus utilisée en tant que symbole religieux, spirituel, et la figure de la roue à 8 rayonS est considérée pour être d’une géométrie sacrée parfaite...

La roue, dont le moyeu est le centre immobile, le principe, est symbole du monde.

La plus fréquente est la roue à 8 rayons, les 8 directions de l'espace, les 8 pétales de lotus auquel la roue s'identifie. Ces 8 rayons symbolisent la régénération, le renouvellement.

La plus simple des roues a 4 rayons, expansion selon les 4 directions de l'espace, le rythme quaternaire de la lune et des saisons.

En Inde les Sept attèlent le char à la roue unique : un coursier unique au septuple nom meut la roue au triple moyeu, la roue immortelle que rien n'arrête, sur laquelle reposent tous les êtres.

Chez les celtes et chez les indiens la roue est aussi symbole cosmique. Le mage des roues (magus rotarum), maître des roues, petit-fils du roi universel, Mag Ruith, prononce ses augures druidiques à l'aide de roues en bois d'if.

La roue du druide Mag Ruith est une roue cosmique dont l'apparition sur terre marquera le début de l'Apocalypse. Quiconque la verra sera aveugle, quiconque l'entendra sera sourd et quiconque sera touché par elle mourra.

Pour les celtes la roue est surtout une représentation du monde. On la retrouve fréquemment dans représentations celtiques. Elle est aussi symbole du changement et du retour des formes de l'existence.

Un aspect du symbolisme chinois fait du moyeu le ciel, la circonférence la terre et le rayon l'homme, médiateur entre eux. La roue qui met le Bouddha en mouvement est la roue de la loi, le Dharmachakra, loi de la destinée humaine.

LA ROUE DU DHARMA


La roue du Dharma est aussi appelée roue de la loi ou Dharmachakra.

Elle représente la loi Bouddhiste, enseignée par le Bouddha. Sa connaissance mène à la sagesse, à la discipline génératrice de bien-être, à l’éthique. Pour la découvrir, il faut s’affranchir des illusions et des perceptions superficielles.

Lorsque le Bouddha commence à enseigner, il met symboliquement en marche la roue de la loi.


Roue du Dharma à 22 rayons

Elle symbolise aussi le cycle éternel de la réincarnation, le samsâra. C’est le principe de vie.

Elle comporte quatre ou huit branches, selon qu’elle symbolise les quatre nobles vérités du Bouddhisme, les quatre moments de la vie du Bouddha, ou les huit marches vers le bonheur.

Les quatres nobles vérités concernent :

- La souffrance, dont il est dit qu’elle est inhérente à la vie
- L’origine de la souffrance : elle vient du désir, de l’attachement.
- La cessation de la souffrance : malgré les obstacles, elle est possible.
- Le chemin pour sortir de cette souffrance : c’est la voie médiane, qui suit le noble sentier octuple :

- La compréhension juste
- La pensée juste
- La parole juste
- L'action juste
- Le mode de vie juste
- L'effort juste
- L'attention juste
- La concentration juste

Les quatre moments de la vie du Bouddha sont :

• Sa naissance, à Lumbini, village népalais
• Son illumination à Bodhgaya, en Inde
• Son premier sermon à Sarnath en Inde
• Sa mort/Nirvana à Kucinagara, en Inde.

Elle est bien sûr très présente dans les temples bouddhistes.

La roue de la Loi : Le dharmacakra



La roue est un symbole solaire particulièrement présent dans les images bouddhiques. Bien avant de s’illustrer dans ce contexte, elle fut en Inde associée au dieu Visnu, garant de la stabilité et de la continuité de l’ordre cosmique. Elle fut aussi très tôt désignée comme l’emblème le plus précieux du monarque universel, s’imposant comme symbole de gloire et d’autorité, de puissance liée une fois encore à la pérennité de l’ordre et du mouvement du monde.

Le dharma-cakra est la roue de la Loi, la roue du Dharma. Le Dharma désigne communément pour les bouddhistes l’ensemble des enseignements du Bouddha. Il désigne ainsi ce qu’est la sagesse, la discipline mentale et la conduite éthique. La notion de dharma recouvre aussi l’ensemble des phénomènes et la chaîne des causes et des effets qui régit leurs interactions dans le cycle du samsâra : le cycle ininterrompu des renaissances. Plus largement encore, le Dharma désigne la notion de réalité ultime qui s’impose par delà l’erreur des perceptions coutumières.

La fleur de Lotus

C’est le symbole de la progression spirituelle. Contrairement aux autres plantes qui prennent racine dans l’eau, ses pétales s’élèvent au dessus de l’eau, vers le ciel, avec légèreté.

Ces racines sont le matérialisme, condition première des non-initiés.
Sa tige représente l’expérience, et les pétales l’illumination.

Les Bouddhistes voient donc dans la fleur de lotus la condition humaine, qui prend racine dans la vie terrestre, avec ses désirs, ses souffrances, son matérialisme, pour s’épanouir vers une condition supérieure.

La fleur de lotus est aussi un symbole très présent dans le monde Indien.
SYMBOLISME DE LA "ROUE"

Le terme “roue” (“ruota“) est d’une lointaine origine indo-européenne. Il nous vient du latin “rota“, dont l’étymologie est particulièrement intéressante. La racine d’où provient “rota” est *reth.

Le substantif “ruota”, nous explique le philologue italien Giacomo Devoto, en émergeant dans la langue, s’est comporté de la même manière que le mot “toga” (= toge) par rapport au verbe “tegere” (signifiant “couvrir“; ndt: d’où “tegula“, qui veut dire “tuile“); Devoto veut dire par là qu’il s’agit d’un substantif d’action dérivé d’un verbe de l’indo-européen commun des origines, disparu à l’ère historique, et qui a dû être *retere, que Devoto traduit par “courir en rond”, ce qu’il faut probablement comprendre comme “se mouvoir autour d’un axe”.

Cette interprétation nous semblera plus plausible, si on garde en mémoire que la racine *reth a donné, dans les aires germanique et celtique, à côté du latin, “rethim” et “roth” en irlandais, “rhod” en gallois, “rado” (d’où “Rad“) en vieil haut allemand, tous mots qui signifient “roue“; à la même époque lointaine, ce même terme nominal donne également les termes, qui, dans l’aire indo-iranienne signifient le “char” (en sanskrit: “rathas“; en avestique: “ratha-“) et, qui, dans l’aire balte, désignent au singulier le “char” et, au pluriel, les “roues” (en lithuanien: “ratas“).

Le terme est absent dans les aires grecque, arménienne et slave. Mis à part cette absence, dans la plupart des langues européennes, le concept de “roue” s’exprime encore aujourd’hui par des termes apparentés: par exemple, le roumain “roata“, le catalan et le portugais “roda“, l’espagnol “rueda“, le français “roue” et l’allemand “Rad“.

Pour ce qui concerne le symbolisme de la roue, on pense que la roue détient un rôle très important depuis les plus anciennes cosmogonies, notamment dans les mythes qui relatent la naissance de l’univers.

À ce propos, reportons-nous à un passage fort important de l’œuvre de René Guénon : “On sait que la roue est en général un symbole du monde : la circonférence représente la manifestation, produite par irradiation du centre; ce symbolisme est par ailleurs susceptible de revêtir des significations plus ou moins particularisées”.

Ensuite, le métaphysicien français rappelle qu’en Inde deux roues associées, c’est-à-dire le char, correspondent à des parties diverses de l’ordre cosmique (ce qui est évident quand on se remémore ce que je viens d’écrire dans le présent article sur la signification de “rathas” dans la langue sanskrite). La forme circulaire de la roue – si nous continuons à suivre la pensée de Guénon – est le symbole des révolutions cycliques auxquelles sont soumises toutes les manifestations, qu’elles soient terrestres ou célestes; ainsi les deux roues pourraient bien représenter l’univers dans ses parties.

Mais il y a encore un symbole archaïque particulièrement important associé à la roue et à la royauté: celui de Chakravarti ou du “souverain universel”; étymologiquement, son nom signifie le “Seigneur de la Roue”; il en est le seigneur parce qu’il la domine en maintenant l’axe immobile. Dans ce symbole, la roue qui tourne autour du moyeu est la manifestation, tandis que le souverain, immobile, rappelle l’image du “moteur premier” dans l’œuvre d’Aristote. La roue de l’existence dans le bouddhisme reprend une image similaire.

D’une certaine façon, les différentes “roues de la fortune”, présentes dans l’antiquité et aussi au moyen âge occidental, ont également une signification “cosmogonique”, archétypale et universelle.

De même, le cas du “parasol” du Seigneur de la Roue se retrouve au sommet des grands arbres de Cocagne (Schlaraffenmast), où une grande roue trône, chargée de présents pour ceux qui parviennent à l’escalader complètement.

D'après "le dictionnaire des symboles", Jean Chevalier et Alain Gheerbrant :

« La roue s'inscrit dans le cadre général des symboles de l'émanation-retour qui expriment l'évolution de l'univers et celle de la personne ».

Pour Aristote :

3, 5, 7, 9 sont « malléable »
2, 4, 6, 8 sont « rigides »
0 est « rotation »
1 est « fixité »

Pour Aristote la roue est le résultat de 2 X 2 = 4... 4 X 2 = 8 (les principes de rigidité » sont de 8)... Donc 8 rayons (solides et rigides) à l’intérieur du « 0 » (rotation).

LA ROUE DE FORTUNE


Sur cette roue figurent :

- phase ascendante : un animal assis à l'intérieure de la roue, signe d'évolution
- sommet : un sphinx couronné, signe d'accomplissement.
- phase descendante : un animal (un singe?) symbolisant la décadence.

Ces trois animaux illustrent ainsi un cycle d'évolution où la position dominante est difficile à maintenir, le haut de la roue étant en équilibre instable.

En numérologie, dix égale un car 10 = 1 + 0 = 1. Cette carte représente donc bien la fin d'un cycle et le retour au début d'un autre. Ce retour est représenté explicitement dans les rayons de la roue, composés de l'enchevêtrement des chiffres romains X et I.

La roue de fortune n'est pas la roue de la fortune, elle signifie au requérant qu'ici-bas tout évolue et rien ne reste en place. Celui qui était en haut perdra, celui qui était en bas gagnera.

Elle vient après l'ermite, et indique qu'une connaissance a été acquise et qu'il faut donc s'attendre à une évolution sûre de la vie du requérant. Elle peut aussi symboliser un état de changement passé, présent ou à venir. C'est une carte dans tous les cas très dynamique et indiquant qu'il faut se prémunir contre ses effets possiblement bouleversants...

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Ainsi va de la signification de la Roue lorsque le Tarot est configuré sur l’Arbre de Vie séphirotique, suivant la clé initiatique nommée « Tora ». L’Arcane 10 est alors intimement connecté à la Justice et à la Séphirah Géburah, réfléchie en Netzah par le Centre Tiphéreth. L’épée du sphinx renvoie à Géburah, et le plateau sur lequel il siège à Tiphéreth et à son signe de la Balance. Je renvoie à mon commentaire de l’Arcane 8 pour plus de détails. 

Sur la Rota, ou configuration du Tarot en roue zodiacale, la Roue de Fortune culmine sur la croix des éléments. Cette position fait d’elle l’image même de la roue zodiacale, avec ses deux hémicycles descendant et ascendant se rapportant à la diminution et à la croissance des jours dans le cycle annuel. 

La Roue de Fortune est aussi l’Arcane correspondant à l’élément Feu sur la Rota. Le Feu est énergie masculine et dynamique. Il faut y voir ici l’énergie à l’origine du mouvement dynamique de la Roue. Dans le cycle annuel, c’est le Feu solaire qui anime toute vie.

ORIGINE DE LA "ROUE-DE-FORTUNE"


Cette carte est liée à l'une des plus puissantes images médiévales. Elle se trouve située au coeur du Tarot. Elle a subi plus de transformations au cours du temps que bien d'autres images du jeu, avec la suppression d'un personnage, la métamorphose des autres et l'inversion de son sens de rotation, ce qui est pour le moins étrange et original. Pour les artistes du Moyen Age, la roue qui tourne symbolise les différents aspects de la vie.

La miniature d'un manuscrit du XVème siècle de la Bodleian Library donne une image classique de cette figure. Quatre personnages sont représentés, dont celui du sommet est un roi en majesté ; un homme est mort à terre, tandis que, sur la jante de la roue, à droite et à gauche, un homme grimpe et l'autre descend, entraîné par le mouvement qui est celui de la vie. Pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté, le dessinateur met dans la bouche des personnages les mots suivants, en haut : Regno (je règne) - à droite : Regnavi (j'ai régné) - en bas : Sum sine regno (je suis sans règne) - à gauche : Regnabo (je régnerai). Un cinquième personnage, une femme aux yeux bandés, allégorie de La Fortune, tient la roue, qui a souvent six rayons.

C'est exactement le modèle choisi par l'auteur du Tarot des Visconti. Avec une petite modification, curieuse cependant : le roi ne porte pas de couronne mais des oreilles d'âne. Dans le "Minchiate" cette tradition est respectée car c'est un âne véritable qui est représenté. D'autres gravures anciennes montrent également le roi métamorphosé en âne ou en cheval : une manière de se moquer des princes. D'autres variantes montrent la roue transformée en globe terrestre.

Les racines de cette allégorie sont fort anciennes et il est pratiquement impossible de fixer une origine à cette représentation des vicissitudes humaines. Les Grecs avaient une déesse de la Chance, du Sort, du Bonheur, et Sophocle a pu écrire : « Pour tous les mortels, peine et joie alternent tour à tour comme la Grande Ourse dans sa course circulaire. »

Quant à Anacréon, il est encore plus précis, dans la liaison de la Fortune et de la Roue : « La vie humaine roule instable comme les rayons d'une roue de chariot. »

Comme c'est presque toujours le cas, l'allégorie est d'abord littéraire avant d'être dessinée, et le nombre de citations analogues aux précédentes est considérable ; Van Rijnberk en remplit une douzaine de pages. En ce qui concerne les illustrations, si l'on trouve bien dans l'Antiquité, une roue dans la main des Parques sur certains sarcophages ou ailleurs, l'image disparaîtra par la suite pour retrouver une grande faveur au Moyen Âge.

Parfois la Fortune sera représentée en déséquilibre sur la roue ; il y a alors une liaison avec le globe terrestre et c'est la raison pour laquelle la lame du Tarot de Charles VI représentant LE MONDE a souvent été confondue avec celle de La Roue de Fortune, malheureusement disparue, pour toujours sans doute, au grand regret des chercheurs et des collectionneurs.

La métamorphose subie par cette roue dans la figure du Tarot de Marseille est impressionnante. C'est une des lames où apparaissent le plus clairement les influences ésotériques.

Les personnages transformés en animaux bizarres et réduits à trois étonnent d'autant plus que le roi, roi-singe, avec ses ailes, fait figure de sphinx. Nous sommes loin de l'âne régnant, c'est la nature humaine dans son ambiguïté d'homme et de bête qui est ici caricaturée avec une cruauté rare. A partir de là, deux variantes se font jour : celle de l'imagerie populaire du XIXème siècle, visible dans le Tarot suisse : les personnages tombent dans un gouffre et, tandis que l'homme est inconscient du danger, la femme s'en effraye ; et la variante de Waite faisant de sa roue la vraie roue du monde dans le cosmos, comportant aux quatre coins le symbole des évangélistes.

Le problème posé par le sens de rotation est difficile à trancher. Il est possible que certaines gravures sur bois inversent le sens originel par erreur. C'est peu vraisemblable, car les cartes du Minchiate, également gravées, tournent bien dans le sens des aiguilles d'une montre.

D'autre part, des auteurs aussi cohérents qu'Oswald Wirth ou Falconnier n'auraient pas poursuivi dans ce sens, celui du Tarot de Marseille et de ses suivants tournant comme la Svastika. Mais Wirth corrige cependant l'impression première en dessinant une double jante et en se référant à la vision d'Ezéchiel :

« Les cieux s'étant ouverts, le prophète y vit des animaux étranges groupés par quatre et, près d'eux, un quaternaire de roues de feu dont chacune était double. La dixième clef du Tarot, dont le symbolisme a été fixé par Eliphas Lévi s'inspire du texte sacré lorsqu'elle nous montre une roue à deux jantes concentriques, image du double tourbillon générateur de la vie individuelle. »

Wirth poursuit sa description en marquant à chaque fois les ambivalences. C'est ainsi que la roue flotte sur l'océan de la vie, soutenue par deux mâts et deux barques dont l'une est rouge et l'autre verte. De même, deux serpents, l'un mâle et l'autre femelle, s'élèvent de ces barques.

De même encore, le mouvement de la roue entraîne en montant un Hermanubis portant le caducée de Mercure et en descendant un monstre typhonien armé d'un trident : « ... Ainsi sont symbolisés d'une part toutes les énergies bienfaisantes et constructives qui favorisent la croissance de l'individu et stimulent son rayonnement vital, et de l'autre l'ensemble des agents de destruction auxquels doit résister l'être vivant... »

Les trois personnages sont respectivement Hyle, génie de la matière chaotique et des passions égoïstes et, en face, Hermanubis correspondant à l'Azoth des Sages, véhicule de l'intelligence organique, tandis qu'au sommet, le Sphinx, principe d'équilibre, représente l'Archée des hermétistes, le noyau fixe de l'Individualité.

A ce stade, on s'aperçoit que les occultistes transposent des idées qui n'étaient pas dans la figure d'origine. Celle-ci exprimait une observation simple, d'expérience courante, concernant les naissances et les vies successives chères aux traditions de l'Inde où une série de transformations conduisent à un progrès, alors qu'un Eliphas Lévi ou un Oswald Wirth y voient le modèle d'un équilibre à rechercher par opposition de forces contraires. Rarement une figure du Tarot aura donné matière à des interprétations aussi divergentes.

L'image est à la fois changeante et stable, n'est-ce pas le caractère propre de la roue ?

LA ROUE DE : LA "FORTUNE"


Fortuna, la Fortune, est la divinité du destin. Ni bonne, ni mauvaise, elle est indifférente au sors des mortels. Elle symbolise le caprice et l’arbitraire qui commande l’existence. Pourtant, lorsqu’elle est assimilée à Isis et à Tyché, elle incarne le bonheur éphémère de l’homme et devient la déesse de la chance.

À la fin de la république romaine, elle est de plus en plus conçue comme attachée à certains hommes politiques. Elle devient en quelque sorte une déesse personnelle, une incarnation du destin favorable des hommes de pouvoir. Jules César, par exemple, croyait que grâce à elle, il ne pouvait perdre aucune bataille. Au moyen Âge, on confond le dieu grec Kairos et la déesse Fortuna.

La fortune est représentée sous les traits d’une femme qui fait tourner une roue. Parfois elle se tient en équilibre sur une sphère qui roule ou qui flotte sur l’eau. On l’a rencontre aussi dans l’iconographie avec une corne d’abondance ou dirigeant un gouvernail, mais son principal attribut est la roue qui matérialise les fluctuations du sort.

Rien n’est acquis dans notre monde. Celui qui trône au sommet de l’échelle sociale aujourd’hui se verra précipiter dans la boue un autre jour. De même, celui qui rampe au font du gouffre pourra respirer à l’air libre dans des temps meilleurs car la roue tourne imperturbablement. Tel est le message de la Roue de fortune, arcane X du tarot de Marseille.

Bâtie sur le modèle de l’univers visible, la roue de fortune en intègre le symbolisme. Rien n’est fixe dans le cosmos sauf l’axe central, l’Axe du Monde matérialisé par l’étoile polaire et la pierre levée, le menhir, la montagne sacrée, ou l’arbre.

La fortune est une image du mouvement du cosmos et de sa rotation autour de la Polaire, mais aussi du rythme des saisons, de l’alternance du jour et de la nuit, des cycles lunaires, de la course du soleil, de la course du Zodiaque dans le ciel, de la répétition des solstices marqués dans la chrétienté par la Saint-Jean d’été et la Saint-Jean d’hiver. Le recommencement est sans fin, inexorable.

La déesse Fortuna était vénérée le 5 avril et le 25 mai, et la Fortune virile, le 11 juin. Le latin fortuna dérive de fors : sort, hasard.

Symbole solaire, c’est la roue des naissances des morts successives à travers le cosmos ; c’est, sur le plan humain, l’instabilité permanente et l’éternel retour. Et ce mouvement qui tantôt élève, tantôt abaisse, c’est le mouvement même de LA JUSTICE (arcane 8), qui veut maintenir l’équilibre sur tous les plans et n’hésite pas à tempérer par la destruction et la mort le triomphe des réalisations créatrices, comme le souligne encore le numéro de ce dixième arcane, entre LE CHARIOT (arcane 7) et l’Arcane sans Nom ( arcane 13).

La roue de fortune, 10ème arcane majeur du tarot, nous replonge dans le monde et ses vicissitudes.

La signification de cette lame rejoint celle de la roue à travers toutes les traditions. Elle représente les alternances du sort, la chance ou la malchance, les fluctuations, l'ascension et les risques de chute.
Symbole solaire, la roue de fortune c'est la roue des naissances et des morts successives à travers le cosmos. 

Sur le plan humain c'est l'instabilité permanente et l'éternel retour. Son mouvement qui tantôt élève et tantôt descend est celui de la justice (« 8 ») qui veut maintenir l'équilibre sur tous les plans, n'hésitant pas à tempérer par la destruction et la mort le triomphe des réalisations créatrices.

On verra dans la montée et la descente des 2 animaux une loi d'alternance, voire de compensation, se dégageant de l'histoire humaine, sociale ou personnelle, où sans cesse se succèdent succès et revers, naissances et morts. Sur le plan intérieur cette lame est moins l'image du hasard que celle de la justice immanente.

D'après "le dictionnaire des symboles", Jean Chevalier et Alain Ghteerbran :

« En astrologie, la roue de fortune correspond à la 10ème maison horoscopique, qui représente la situation sociale et professionnelle ».

LA ROUE-DE-FORTUNE, SUR LE PLAN INITIATIQUE

L’univers créé n’est plus fixe et immuable comme l’Unité qui l’a généré. Il est en constante mutation, et cette mutation est d’une nature cyclique, d’où le symbole de la roue...

Ce cycle s’applique dans le microcosme par le Karma, ou loi de cause à effet. L’homme constitue alors une unité à partir de laquelle se crée des actions, des variations énergétiques, des pensées et des émotions. Ces phénomènes se transforment en événements et sont réintégrés par l’unité qui en est à l’origine.

Cela signifie que nous sommes maîtres et uniques responsables de notre fortune et de notre infortune, que nous décidons de notre destin, que ce soit de façon consciente ou inconsciente, à l’échelle d’une heure ou de plusieurs incarnations. Comme je l’ai mentionné dans mon livre : le hasard est la superstition de l’ignorant.

Se plaindre de son sort est un acte qui viendra s’ajouter à sa « mauvaise fortune ». Prendre conscience de ses responsabilités et les assumer, quelles que soient les souffrances endurées, c’est choisir le chemin de la maîtrise. Sentir intimement qu’étant donné que toute chose néfaste en apparence recèle une parcelle de lumière, rien n’est bon ou mauvais en soi ; être relié au Centre qui est la Lumière primordiale éclipsant toute apparence de ténèbres, c’est atteindre l’éveil.

La Roue de Fortune sur le plan divinatoire :

À l’image de sa roue en constant mouvement, l’Arcane 10 est l’Arcane du changement, de la transformation et des opportunités. Le changement ne signifie pas ici transformation radicale ou rupture, comme c’est le cas de la Mort. Il s’agit d’une évolution ou d’un changement harmonieux, qui se rapprocherait davantage du 2 de Disques au titre similaire. Souvent la fortune est inconstante, il est donc demandé de saisir les opportunités au moment où elles se présentent, sans attendre.

Tout en se souvenant que contrairement à ce que certains ont prétendu, la manivelle de la roue ne tourne pas toute seule, mais c’est bien nous et personne d’autre que nous qui la mettons en action. Nier ce fait c’est laisser le prétendu « hasard » décider de notre destin à notre place. Le dieu hasard qui exerce une forte emprise sur l’esprit humain est alors synonyme de faiblesse de volonté.

Dans les représentations hindoues égyptiennes ou grecques, c’est le serpent qui est disposé en cercle et qui signifie ainsi la vie universelle dont l’agent magique, l’agent moteur, est la lumière.


C’est le serpent enroulé qui est au moyen-âge appelé ouroboros et, comme la circonférence entourant les croix hermétiques, il représente pour les alchimistes, l’unité de la matière et en même temps le fluide universel ou la rénovation perpétuelle de la nature. Ce n’est pas le cercle en soi qui a une profonde signification sacrée, c’est le cercle en mouvement, c’est la ronde ou la roue. 

Au moyen-âge, en Europe, il en est de même avec les rosaces censées représenter le mouvement circulaire de la rose emblématique des initiés. C’est pourquoi la grande rosace des cathédrales était appelée à l’origine «rota», la roue.

Sur le transept nord de la cathédrale de Trente se trouve une rosace appelée la roue de la fortune. Effectivement, la symbolique de la rosace ne laisse aucun doute.

Tout d’abord le cercle, la roue, la rosace : de tout temps, pour célébrer le sacré, les civilisations ont connu soit des réunions en cercle, soit des rondes autour d’un feu, d’un arbre, d’une source, d’une statue. Les druides ont pratiqué ces rondes, les évêques aussi et tout le monde connaît les rondes de la saint Jean. Le rond, le cercle, la roue ont donc une valeur sacrée bien spéciale, symbole du monde en état de rotation.

Lucien Carny nous propose une explication supplémentaire : « La rosace est un abrégé encyclopédique des connaissances et des croyances depuis les temps anciens jusqu'au Moyen Age. Cet abrégé, cette image en raccourci de la nature et des quatre éléments, le microcosme, est représenté symboliquement par l'homme qui est la clef de la création et aussi le Roi de la création divine.

Cette ascension de la roue de la fortune, c'est la tentative de reconquête de l'état primordial d'avant la chute. La chute de l'homme, c'est la dualité, l'histoire étant le déroulement de l'incarnation du Verbe Divin initiant l'homme à l'intelligence pour le conduire à la Connaissance. C'est l'obscurcissement, par la bêtise humaine, des révélations divines conduisant à la perte du Verbe. C'est le passage du Paradis Terrestre qui est le centre de la roue, à la chute, c'est-à-dire aux rayons, jusqu'à la circonférence de la roue. Le temps est l'énorme illusion et la plus belle invitation au sommeil.»

La roue et la Fortune s’associent : bâtie sur le modèle de l’univers visible, la roue de fortune en intègre le symbolisme. Rien n’est fixe dans le cosmos sauf l’axe central, l’axe du monde matérialisé par l’étoile polaire et la pierre levée, le menhir, la montagne sacrée, ou l’arbre. La roue de la fortune est une image du mouvement du cosmos et de sa rotation autour de l’étoile Polaire, mais aussi du rythme des saisons, de l’alternance du jour et de la nuit, des cycles lunaires, de la course du soleil, de la course du Zodiaque dans le ciel, de la répétition des solstices marqués dans la chrétienté par la Saint-Jean d’été et la Saint-Jean d’hiver. Le recommencement est sans fin, inexorable.

Nous retrouvons ce thème dans l’arcane X du Tarot, qui clos le premier cycle décimal des arcanes majeurs. Elle met en mouvement le cycle suivant. Le X, 10, est symbole de l’univers, exprimant l’ensemble des connaissances humaines. Le 1, l’unité et le 0, la matière et le chaos duquel tout est sorti, représentent le créé et l’incréé, le commencement et la fin, la série des différents états que nous devons franchir jusqu'à notre libération finale. 5+5 représente les deux sens de courants contraires de la conscience : involution et évolution. 

1 L’arcane X évoque la fin d'un cycle et le début d'un autre, le 10 c'est la Tetraktys de Pythagore. C'est le nombre parfait. Chez les Pythagoriciens, la Tetraktys est invoquée comme le dieu de l'Harmonie, qui préside à la naissance de tout être.

1+2+3+4=10, racine essentielle de 4, nous ramène à l'arcane IIII, l'Empereur, que nous retrouvons en tant que roi au sommet de la roue, ou sphinx dans le Tarot. Ce personnage couronné, c'est le Vieux Roi, c'est Saturne, c'est le Grand Architecte, celui qui a créé le monde et le surveille. C'est également celui qui conduit la Vie ( Zoé Diaconé, conduire la vie), qui surveille le Zodiaque. Dans la Kabbale, Malkout est le royaume personnifié par le Roi assis au sommet de la rose. Le point central de la rose, c'est aussi le Soleil hermétique, autour duquel évolue toute la création, l'or des Alchimistes, le Logos.

ROSACE DES CATHÉDRALE




Rosace de la Cathédrale de Strasbourg

Dans Le Mystère des Cathédrales Chapitre VI, Fulcanelli nous donne également une explication sur le feu de roue. La rose des cathédrales nous dit-il représente à elle seule l'action du feu et sa durée.

Au moyen âge, la rose centrale des porches se nommait Rota, la roue. Or, la roue est l’hiéroglyphe alchimique du temps nécessaire à la coction de la matière philosophale et, par suite, de la coction elle-même. Le feu soutenu, constant et égal que l’artiste entretient nuit et jour au cours de cette opération, est appelé, pour cette raison, feu de roue.

Cependant, outre la chaleur nécessaire à la liquéfaction de la pierre des philosophes, il faut, en plus, un second agent, dit feu secret ou philosophique. C’est ce dernier feu, excité par la chaleur vulgaire, qui fait tourner la roue et provoque les divers phénomènes que l’artiste observe dans son vaisseau :

D’aller par ce chemin, non ailleurs, je t’avoue ;
Remarque seulement les traces de ma roue.
Et pour donner partout une chaleur égalle,
Trop tost vers terre et ciel ne monte ny dévalle.
Car en montant trop haut le ciel tu brusleras,
Et devallant trop bas la terre destruiras.
Mais si par le milieu ta carrière demeure,
La course est plus unie et la voye plus seure.

La roue de fortune constitue un thème courant dans l'iconographie romane et se retrouve dans une représentation très proche avec le roi au sommet et dans sa chute sur le croisillon Nord de la cathédrale de Bâle.


Rosace de la Cathédrale d'Amiens

La cathédrale d'Amiens elle aussi comprend une rosace au-dessus de laquelle est figurée une roue de fortune : au sommet de la rosace, sur le cintre supérieur, se trouve un roi assis entouré sur sa droite de personnages symbolisant un mouvement ascendant, et après lui, sur sa gauche, de personnages engagés dans un mouvement de chute."


La Roue de Fortune est aussi un symbole alchimique fort :

Au niveau de l'alchimie, le principe des réitérations est appelé "rotation de l'œuvre", c'est-à-dire répétitions de l'ensemble des opérations (œuvres au : noir, blanc, rouge), une fois que le soufre rouge a été obtenu afin de multiplier les vertus de la pierre et aboutir à une ultime fixation désignée comme le Phénix de l'œuvre.

L'œuvre alchimique était dite circulaire, et souvent appelée "roue" (rota) en comparaison au cosmos.

La sphère caractérise l'œuvre en soi et sa dynamique, que l'on appelle circumambulation, c'est-à-dire circonvolution autour du centre, qui se réalise par strates successives mais dans un mouvement tournant et cyclique.

"… Seule la rotation de l'œuvre permettra d'évertuer suffisamment les forces montantes et descendantes pour les fixer au centre de l'être, dans ce que l'alchimie chinoise appelle le cœur céleste".

(Philippe Roy, "L'Hermétisme, Philosophie et Tradition", Editions du Cosmogone (2002))

VOICI QUELQUES ROSACES DE CATHÉDRALE QUI INVITE À LA MÉDITATION, SINON À LA BÉATITUDE...


Rosace de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris

Cathédrale de Senlis : rosace.

Rosace de la Cathédrale de Senlis


Rosace de la Basilique Saint-Denis


Rosace de la Cathédrale de Bourges


Rosace de la Cathédrale d'Ostuni


Détail de la Rosace de la Cathédrale d'Ostuni


Rosace de la Cathédrale de Pag


ROUE ASTROLOGIQUE & ZODIAQUE


Le zodiaque est une zone circulaire de la sphère céleste, dont l'écliptique occupe le milieu et qui contient les douze constellations que le Soleil semble traverser en une année.

Le zodiaque est de nos jours divisé en treize constellations correspondant à douze signes. Le plus souvent, le grand public a entendu parler des signes astrologiques du zodiaque dans un contexte astrologique et non astronomique.

Le mot "zodiaque" vient du mot grec "zodiakos" [kyklos], "cercle de petits animaux", de zodiaion, diminutif de zoon : "animal". Ce nom vient du fait que toutes les constellations du zodiaque (sauf la Balance, anciennement partie du Scorpion) figurent des créatures vivantes.

La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l'écliptique. Les planètes et la Lune s'en écartent plus ou moins, et l'on retient comme limite conventionnelle du zodiaque une bande de huit degrés d'arc de part et d'autre de l'écliptique. L'écliptique traverse treize constellations dans le ciel, mais l'une d'entre elles, Ophiuchus (ou le Serpentaire), ne fait pas partie du zodiaque traditionnel de l'astrologie. Celui-ci a été divisé au Ve siècle av. J.-C. en douze parties égales (une pour chaque mois de l'année) auxquelles on a donné le nom de l'astre le plus proche.


Les constellations présentes dans le zodiaque sont : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer (ou Scarabée), le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, Ophiuchus (ou le Serpentaire), le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons.

Les signes du zodiaque sont utilisés dans l'astrologie comme repères spatio-temporels permettant d'établir les correspondances sur lesquelles repose cette pratique. Elle utilise pour cela la position de divers objets dans le zodiaque. Entre autres : les planètes, le Soleil, la Lune, et sur le plan local : l'horizon (l'ascendant étant le point de l'écliptique coupé par l'horizon est) et le méridien (le milieu du ciel correspondant au point où se trouve le Soleil à midi).

L'astrologie sidérale, pratiquée essentiellement hors d'Occident (astrologie chinoise et astrologie védique ou jyotish), divise également l'écliptique en douze zones de grandeur égale, mais elle aligne la frontière de la constellation astrologique du Bélier avec une étoile particulière plutôt qu'avec l'équinoxe de printemps, ce qui fait que les signes astrologiques sont assujettis à la même précession que les constellations.

Le décalage entre les signes et les constellations est de nos jours (en 2004) de l'ordre de 25° environ selon la mesure de l'Ayanamsa par les astrologues hindous.

Les astrologies chinoises et indiennes ont une tradition propre pour désigner les signes, dont la liste n'a pas de lien avec les signes du zodiaque traditionnels.

Malgré cette divergence fondamentale, la mode astrologique a récemment vu apparaître en Occident une astrologie sidérale fondée sur les constellations traditionnelles, créée de toutes pièces, mais qui reçoit quelques échos dans le domaine de l'astrologie populaire.

À noter l'astrologie hellénistique, qui semble utiliser une astrologie sidérale fondée sur le zodiaque ptolémaïque.

Influence de la symbolique zodiacale

Cette symbolique a été fréquemment et largement utilisée depuis l'époque gréco-romaine jusqu'à nos jours.

Dans certaines représentations de la France romane, on voit le Christ éclairant de son auréole, tel un soleil, entouré de douze animaux représentant ses apôtres.

Il y a aussi l'association traditionnelle des quatre évangélistes aux quatre signes fixes : Luc et le Taureau, Marc et le Lion, Jean et le Scorpion (représenté sous la forme transfigurée de l'aigle) et Matthieu et le Verseau (sous la forme de l'ange.

Selon Jacques Halbronn, le zodiaque a subi diverses corruptions et les attributions des dieux-planètes aux signes ne correspondent pas. Ainsi, les gémeaux évoquaient au départ un couple (dans les almanachs, et les livres d'heures le mois de mai représente un couple, voir les Très Riches Heures du Duc de Berry) ce qui correspond à Vénus et non à Mercure comme on peut le lire dans la Tétrabible de Ptolémée (IIe siècle de notre ère). Cette symbolique est sans doute issue d'une tradition plus ancienne symbolisant les quatre saisons, d'après la concordance entre ces différentes saisons et la position du soleil dans ces différentes constellations :

le taureau pour le printemps (symbole de fertilité)
le lion pour l'été (symbole de la puissance, due à la chaleur écrasante)
le scorpion pour l'automne (symbole de la mort qui arrive, l'empoisonneur)
le verseau pour l'hiver (saison des pluies).

Notons que les quatre étoiles fixes dites royales correspondent à une telle distribution : Aldébaran dans la constellation du Taureau, Régulus dans celle du Lion, Antarès dans celle du Scorpion et enfin Fomalhaut dans celle du Poisson Austral, à proximité de la constellation du Verseau.

ROUE DU CADRAN RUNIQUE

Ceci est un "cadran" runique, avec les 4 saisons et les fêtes celtiques. On peut y voir inscrit les runes en correspondance avec chaque direction, et le grand cycle...

Les runes, forme primitive d’alphabet, étaient gravées dans le bois, la pierre ou les métaux. Les Vikings pensaient que l’alphabet runique recélait des pouvoirs magiques.

Les origines des runes demeurent un mystère. Cependant, nous savons que d’autres peuples germaniques les utilisaient, bien avant l’ère viking.

Les historiens actuels donnent à l’alphabet runique le nom de"futhark".

Les runes étaient ainsi disposée en rond quand elles étaient consultée par les devins, bardes et druides...

Les rune étaient alors organisé de manière à être connecté avec l'ordre céleste...

"Roue Solaire", Viking

C'est, donc, aussi un calendrier, pouvant servir à établir un cadran solaire runique, et aussi un outil puissant de travail pour la magie sous toutes ses formes et la divination.

En traçant des lignes dans le cercle, afin de faire se rejoindre des runes en correspondances, on peut tracer par exemple les figures d'un  pentagramme, hexagramme ou autres motifs...

L’alphabet runique ou Futhark quant à lui, était l’alphabet utilisé par les anciens peuples de langue germanique, tels que les Anglo-Saxons (pour écrire le vieil anglais) ou les Scandinaves (pour écrire le vieux norrois).

Au contraire des lettres de l’alphabet latin, les runes ont des noms dotés d’un sens intrinsèque.

Le fait est, cependant, que l’alphabet latin est le fruit d’une longue et lente évolution, héritage des Étrusques, dont l’alphabet était lui-même issu de l’héritage des Phéniciens ; tout alphabet ayant lui-même pour origine les pictogrammes, qui avaient, eux, une signification symbolique. Il est assez improbable que les peuples germaniques aient pu inventer un alphabet à partir de rien quelques millénaires après la naissance des premiers alphabets. Une pièce de monnaie étrusque représentant les attributs d’Athéna retrouvée en Valais en Suisse retrace assez bien le chemin qu’a dû parcourir l’alphabet vers le nord avant que les peuples germaniques ne l’adaptent à leurs propres langues.

La racine indo-européenne du mot « rune », *rūn, dénote le mystère et le secret, ce qui se retrouve dans l'allemand raunen qui signifie murmurer ou chuchoter.

D'autres systèmes d'écriture apparentés aux runes existent : les runes hongroises et l'alphabet turc dit alphabet de l'Orkhon.

L’alphabet original des runes nordiques, le futhark à 24 lettres ou vieux futhark, représentant les 24 constellations visibles des anciens Scandinaves, dont les Vikings, est souvent appelé la « ligne rune » et était organisé en trois groupes de 8 runes chacun, dénommés ættir (familles) : les ættir de Freyr (ou Frey), Hagal et Týr respectivement, la première rune de chaque groupe donnant son nom au groupe.

Chez les peuples, vikings, celtes, goths, etc..., le cercle divisé en 24 parties égales, et subdivisé en 3 groupes de 8, et subdivisé aussi en 4 par une croix centrale, symbolisait le soleil, duquel les nombres sacrés étaient,  le 4, le 8 le 12 et le 24... (pour les celtes le 3 et le 5 étaient des nombres "lunaires").

LA ROUE DE LA MÉDECINE


Traditionnellement les roues de médecine étaient dessinées sur le sol avec des pierres, ses valeurs se définissent au travers de ses points cardinaux qui ont chacun des caractéristiques propres dans des domaines précis.

Elle a pour but de vous donner des conseils que vous pourrez appliquer dans votre vie. Elle peut vous aider sur tous les plans: physique, psychique, émotif, spirituel que ce soit dans le domaine matériel ou spirituel,et pour retrouver votre équilibre personnel.

Elle peut également vous enseigner vos réelles capacités, vous faire trouver le but de votre vie, et enfin accéder à la paix intérieure.

Le chiffre quatre est sacré pour les Premières nations. La roue de la médecine est un ancien symbole qui est utilisé par plusieurs Premières nations et métis comme étant un symbole de la vie, de la santé et des valeurs d’un individu...

Le terme "Médecine" dans la nation Amérindienne, n'est pas que la santé au niveau physique,c'est aussi lié à la nature et aux éléments . 
Généralement, le blanc est au sommet, le jaune à l'est, le rouge au sud et le noir à l'ouest, mais il peut y avoir des variante... Chaque nation possède ses propres concepts, relations et enseignements au sujet de la roue de la médecine. Mais cette disposition des couleurs est la plus rependue et est la base de la véritable tradition chamanique amérindienne.


La roue de médecine se divise en quatre parties symbolisant chacune une direction. Les quatre quadrants peuvent représenter plusieurs idées ou concepts différents.

- Les quatre directions
- Les quatre couleurs 
- Les quatre saisons
- Les quatre parties d’une personne : le mental (intellect), le physique (corps), le spirituel et l’émotionnel
- Les quatre stades de la vie : l’enfance, la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse

Les quatre directions


Le Nord : les vents froids de l'hiver purifient notre mère la Terre pour que tous les peuples se réchauffe tranquillement prêt d'un feu ,et pour se renouvler et se détendre .

L'Est : les vents tièdes du printemps nous calme et nous reposent, cette saison nous ouvre à la sagesse . 

Le Sud : les vents chauds de l'été nous ouvre à faire preuve d'humilité et accorder notre confiance afin que l'innocence équilibre notre personnalité .

L'Ouest : la brise fraîche de l'automne nous mène vers notre vérité personnelle et vers nos réponses intérieures pour nous aider à aller à l'intérieur de nous-mêmes pour trouver nos forces et nos faiblesses.

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DOCUMENT : « LA ROUE »
LA SWASTIKA


Le svastika (parfois appelé par abus de langage la svastika, sous entendu la croix en forme de svastika), 卐 et son symétrique, 卍, appelé également sauvastika, tel qu'on le représente la plupart du temps, est avant tout un symbole religieux que l'on retrouve en Eurasie, en Afrique du nord, en Océanie et en Amérique (amérindiens Navajos et kunas), apparaissant dès l'époque néolithique.

On peut le décrire comme une croix composée de quatre potences prenant la forme d'un gamma grec en capitale (Γ), d'où son autre appellation de croix gammée.

Ce symbole est notamment utilisé en Asie dans la symbolique jaïne, hindoue et bouddhique, en Chine pour symboliser l'éternité et dans l'Asie bouddhiste.

En Occident, le svastika pointant vers la droite, et généralement incliné de 45 degrés, a été adopté comme emblème par le Parti national-socialiste des travailleurs allemands et a par conséquent acquis après la Seconde Guerre mondiale une forte connotation négative lui faisant quasiment perdre son usage traditionnel. Certaines factions politiques minoritaires et extrémistes l'utilisent pour se rattacher idéologiquement à ce parti (cf Croix gammée nazie).

En Asie, et tout particulièrement en Inde, c'est toujours un symbole omniprésent. Il symbolise, parmi d'autres sens, le très populaire dieu Ganesh et est le symbole premier du jaïnisme, considéré par ses adeptes comme le plus favorable de tous les symboles.

Origine et signification...



Poterie minoenne.



Collier décoré de svastikas ; fouilles de Kaluraz, Gilan, Iran, Iermillénaire av. J.-C. Musée national d'Iran.

C'est l'un des plus anciens symboles de l'humanité que l'on retrouve sous plusieurs formes dans la majorité des civilisations du monde, bien qu'il n’ait pas toujours la même signification. Les différentes graphies inspirées de la forme du svastika ont pu naître indépendamment les unes des autres, bien que certaines soient liés historiquement (svastikas indien et bouddhique, svastikas indien et svastika du xxe siècle européen).

Les premiers svastikas connus se trouvent sur des poteries de la culture de Samarra, établie sur le moyen Tigre et jusqu'au moyen Euphrate. Puis viennent ceux retrouvés sur la céramique Vinca de Transylvanie et datant du Ve millénaire av. J.-C., suivis par ceux des poteries de Sintashta au Sud de l'Oural datant du IIe millénaire. Leur présence se fait plus importante à partir de l'Âge du bronze.

Les principales occurrences du svastika en Europe et en Asie centrale sont : dans le Caucase (culture de Koban), en Azerbaïdjan, chez les Scythes et leurs parents les Sarmates, chez les Hittites, les Celtes (triskell), les Grecs (grecque), et les peuples germaniques (notamment les Goths ; fibule).

Plus tard, on en trouve en Islande deux versions, le marteau de Thor (elle apparaît aussi sur la ceinture de Thor sur le tableau de M. E. Winge (1872) où il affronte les géants) tournoyant dans le ciel et représentant le soleil, et le Þórshamar des grimoires ; le lauburu est typique du Pays basque.

Le svastika apparaît également dans de nombreuses cultures d'Asie, d'Afrique et d'Amérique.

On le trouve dans deux idéogrammes chinois 卐 ou plus couramment 卍, signifiant « dix mille » (c'est-à-dire l'éternité) ou « le cœur de Bouddha ».

Différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer l'ubiquité du svastika. Une explication triviale est qu'il s'agit d'un motif décoratif facile à exécuter. Une autre, qui fait appel aux fonctions symboliques communes à tous les humains, suggère qu'il s'agirait à l'origine d'une représentation d'un mouvement rotatif : rotation du ciel nocturne dans l'hémisphère Nord autour de l'étoile polaire, du soleil dans sa course, ou d'un autre corps céleste (une comète par exemple, comme l'a proposé l'astronome Carl Sagan au vu de celle représentée dans un manuscrit chinois de Mawangdui).

Chez les Navajos, il s'agit de la rotation d'une bûche.

La signification et l'importance du svastika varient selon les cultures et les époques. Il peut n'être qu'un signe parmi d'autres comme sur les poteries Vinca, ou un symbole religieux prééminent comme dans l'hindouisme et le bouddhisme.

De nos jours, par exemple, le svastika levogyre (卍) est utilisé pour marquer les temples bouddhistes sur les plans de ville japonais.

Au xxe siècle, les svastikas ont été utilisés par le régime nazi et sont devenus tabous dans le monde occidental, même le svastika bouddhique pointant vers la gauche, à l'inverse du svastika indien et de la croix gammée.

Des tombes bouddhiques appartenant à des familles indochinoises furent vandalisées après la guerre ; plus récemment, des cartes Pokémon portant un svastika bouddhique durent être retirées de la vente au Japon...

La circulation de l'information et l'intérêt accru pour les civilisations asiatiques n'ont pas suffi à réhabiliter le svastika dans le monde occidental. Son interdiction est même proposée, au regret des hindous vivant en Europe.

Autre signification...

Pour René Guénon, le mouvement circulaire exprimé par ce symbole est utilisé pour mettre en évidence l'axe de la figure, seule partie immobile et symbole de l'immuabilité d'un principe transcendant. Affirmant que cette croix doit être considérée comme une figure horizontale il y voit un « signe du Pôle », qui serait un des symboles les plus anciens de la « tradition primordiale », d'origine polaire et mère de toutes les autres traditions.

Ce symbole aurait ainsi été conservé, en oubliant plus ou moins son sens, par les religions actuelles. Pour lui le sens de rotation n'a pas d'importance dans ce symbolisme et peut être considérer comme la vision d'un même objet par une face ou par l'autre. Quant au terme de « sauvastika » il n'y voit qu'un adjectif dérivé de « svastika » qui désigne simplement, en sanscrit, ce qui a un rapport avec ce symbole.

Le svastika dans les religions


Fichier:Buddhistswastika.jpg

Fronton d’un temple coréen

Comme l'indique son nom sanskrit, le svastika est dans les mystiques orientales un signe de bon augure. Bien que se retrouvant dans toutes les cultures de l'humanité préhistorique, son utilisation systématique vient de l'Inde, correspondant à la compréhension hindoue du monde, et est donc utilisé aussi par le bouddhisme et surtout par le jaïnisme, qui sont toutes deux des religions d'origines indiennes.

Il est principalement un symbole cosmique mettant en scène le mouvement perpétuel de rotation autour d'un point fixe, celui de l'univers qui subit toutes les évolutions, de tous les cycles, de la transcendance. Il représente plusieurs forces positives, comme Ganesh dans l'hindouisme, dieu que l'on invoque pour tout commencement comme étant celui qui écarte les obstacles, parfois représenté sur un lit de svastikas. Chez les bouddhistes il représente la connaissance ésotérique et la roue du dharma.

Hindouisme


Symbole Jaïn ; le svastika est un symbole majeur et omniprésent dans le jaïnisme, religion de la non-violence. Ici, le svastika représente les quatre mondes : en haut à gauche, le monde des hommes ; en haut à droite, le monde des dieux ; en bas à gauche, le monde des animaux et des plantes ; en bas à droite, le monde des démons : seul le monde des hommes est ouvert à la délivrance, grâce aux trois joyaux (en vert) du jaïnisme (vision juste, connaissance juste, conduite juste), qui permet d'accéder à la libération du cycle des réincarnations (le candra-bindu : en jaune).

Dans la religion hindoue, les deux sens de rotation sont associés à l'activité du dieu Brahma constructeur de l'univers : le svastikaproprement dit pointant vers la droite représente la construction, la croissance (प्रवृत्ति Pravritti), alors que celui pointant vers la gauche, appelé sauvastika (सौवस्तिक), représente l'involution, la destruction (निवृत्ति Nivritti).

Inscrit dans un carré à base horizontale (graphie nettement plus fréquente que la position à 45°), il représente la stabilité, ses branches indiquant les quatre orients. Il peut également être le symbole du dieu solaire Surya.

Le svastika pointant vers la droite, auspicieux et bénéfique, est presque seul représenté et jouit d'une popularité inaltérée par les événements en Europe.

On le retrouve même sur des objets non proprement religieux. Le sauvastika, considéré comme néfaste, n'est en général pas employé. Au Bengale, Svastika est un prénom courant

Jaïnisme

Le svastika y joue un rôle encore plus important que dans l'hindouisme et représente le Tirthankara Suparsva, septième « faiseur de gué » du jaïnisme. C'est l'une des 24 marques auspicieuses. Tous les temples et textes jaïns portent ce symbole, qui est dessiné sept fois avec du riz autour de l'autel avant chaque cérémonie.

En Inde

Svastika sur un instrument de musique.

En Inde, c'est un symbole omniprésent, non seulement sur les temples, mais aussi sur les maisons, dans les rues, les objets, en tant que symbole religieux, spirituel et métaphysique du cosmos et de la vérité (ekam satya, aneka panthi est un vers du Véda qui signifie « Une seule vérité, plusieurs chemins », ce que représente la croix gammée). Le Svastika représente d'ailleurs la « société noble » (ârya samaj) pour les Hindous, composée des brâhmanes (savants), kshatriya (Défenseur), vaïshya (paysan-artisan) et shûdra (serviteur), ou comme le définit le Manusmriti (lois de Manu) :

« 62. La mort, sans l’espérance d’une récompense, pour les Brâhmanes et les vaches, ou dans la défense de femmes et d’enfants, garantit la béatitude à ceux ne faisant pas partie de la communauté Ârya (les Vahya). 63. L'ahimsâ (respect impérieux de la Vie, non-violence), la véracité, l'abstention de s'approprier les biens d'autrui, la pureté et le contrôle des sens, Manu a ainsi déclaré que tout cela peut être considéré comme le résumé du Dharma pour les quatre Varna d' Ârya (« noble »). (Livre X) »

Enfin, les Jaïns — le jaïnisme étant une religion morale qui a pour premier credo la non-violence (ahimsâ) —utilisent tout spécialement le svastika pour symbole de l'Harmonie cosmique, et bien sûr à chacune de leur cérémonie : le centre du svastika (ou croix gammée) symbolise l'âme libérée du cycle des réincarnations, tandis que les quatre branches représentent : 1. le monde des démons ; 2. le monde des végétaux ; 3. le monde des animaux (l'homme fait partie du règne animal) ; et 4. le monde des divinités ; l'âme libérée est au centre car elle est en paix éternelle – délivrée des naissances et des morts en ces différents corps et destins de démons, de végétaux, d'animaux et de divinités, grâce à la pratique de la non-violence et de l'ascèse absolues (pour le jaïnisme, le svastika ordonne ainsi la Non-violence directe et indirecte envers toutes les créatures, qui ont toutes la même âme, la mêmevie, le même vouloir-vivre dans des conditionnements différents et éphémères).

Pour ces raisons, les Indiens n'ont aucune prévention contre ce symbole, et considèrent que les Occidentaux devraient en comprendre la haute antiquité au lieu de le rejeter en bloc ou l'utiliser à tort. « Ce n’est pas parce que Hitler a fait un mauvais usage de ce symbole pour propager son régime de terreur, de racisme et de discrimination, qu’il faut en interdire l’usage pacifique. » — Ramesh Kallidai.

Bouddhisme


Svastikas décoratifs sur un "sūtra"

Le svastika a été utilisé par les bouddhistes probablement dès la fondation de cette religion aux alentours du vie siècle av. J.-C. En dehors de l'Inde, svastika et sauvastika ont d'abord été indifféremment utilisés, les deux formes étant considérées comme aussi favorables l'une que l'autre. Néanmoins, l'apparition du sinogramme wan 卍 vers l'époque des Liao a favorisé la forme pointant vers la gauche, plus fréquemment employée. Après la Seconde Guerre mondiale, le stigmate nazi du svastika pointant vers la droite l'a pratiquement fait disparaître en Europe.

Le caractère chinois, il existe deux formes, la forme traditionnelle : 卍, est inversée par rapport à la forme simplifiée : 卐 (pinyin wàn, équivalent de萬, « 10 000, myriade »), représente directement un svastika pointant vers la gauche ; il symbolise dans le bouddhisme chinois la réalisation des dix mille mérites, qui promettent le nirvâna (voir le sūtra ci-contre) ; le Bouddha, ainsi que le bodhisattva Guanyin (bodhisattva de la compassion) les portent d'ailleurs parfois, dans l'iconographie chinoise, sur la poitrine ou sur le front. Dans le bouddhisme zen, c'est le « sceau de l'esprit de Bouddha ». Ce symbole est utilisé pour noter les temples bouddhiques sur les plans de ville à Taïwan et au Japon.

La valeur de « soleil » lui fut attribuée par l'impératrice Wu Zetian lors de sa tentative de création de nouveaux sinogrammes.

File:HasekuraBlason.jpg


Blasons du samuraï Tsunenaga Hasekura, chef d’une ambassade en Europe au xviie siècle

Au Japon, les deux formes de svastika sont quelquefois associées aux deux composantes de l'illumination : le svastika pointant vers la gauche, en japonais omote manji (svastika externe) ou simplement 卍 (まんじ, manji?) représente l'amour et la compassion (associés au bouddha Amitabha), alors que le svastika pointant vers la droite,ura manji (svastika interne) ou gyaku manji (svastika inversé) représente la sagesse et l'énergie associées à Akshobhya.

Chez les Tibétains, le svastika est appelé གཡུྒདརུྔ (g.yung-drung), ce qui signifie « éternel ». Traditionnellement, les bouddhistes tibétains adoptent le svastika pointant vers la droite comme les Indiens, tandis que les bonpos, pratiquants de l'ancienne religion tibétaine pré-bouddhique Bön, utilisent le svastika pointant vers la gauche. Ce caractère est également utilisé dans l'écriture dongba, prononcé ɯ33 et représentant le bien, le bon, de la minorité Naxi, reflétant au Tibet des restes toujours vivants de la culture Bön et des traditions tibétaines pré-bouddhiques.

En Corée, le svastika est très courant dans les rues où il indique un lieu bouddhiste.

Au début des années 1920, le mouvement religieux syncrétiste Dao Yuan (道院 Maison du Dao) fonda en Chine l'organisation charitable du Svastika rouge, dont les activités s'interrompirent après 1949 ; les branches de Hong Kong et Singapour, encore actives, patronnent des écoles et des hôpitaux.

Mythologie basque


"Représentation moderne de Sugaar comme serpent dans le lauburu, par Josu Goñi"

Dans la mythologie basque, Sugaar est le pendant mâle d'une déité pré-chrétienne basque associée aux orages et à la foudre. Il est en général représenté par un dragon ou un serpent.

Contrairement à son épouse Mari, il subsiste hélas peu de légendes à son propos. Il est représenté dans une forme similaire au svastika, le lauburu, mot qui signifie littéralement "quatre têtes". Ce symbole remonterait au moins au néolithique, à l'époque pré-indo-européenne.

Autres spiritualités et cultures :



"Mola", broderie traditionnelle kuna

Certaines tribus indiennes d'Amérique du Nord l'utilisent, particulièrement dans le Sud-Ouest des États-Unis, lui donnant chacune une signification différente. Ainsi chez les Hopis il représente les pérégrinations des clans alors que chez les Navajos c'est la « bûche tournoyante » liée aux rites de guérison. Le svastika a été retrouvé dans les sites archéologiques de la civilisation du Mississippi, dans l'Ohio.

C'est un motif traditionnel chez les Kunas de Panama qui le font figurer sur le drapeau de leur territoire autonome de Kuna Yala.

Dans la mythologie lettone, il est appelé « croix de tonnerre » (zibenkrusts) ou « croix de feu » (ugunskrusts). 

Chez les francs-maçons, il est le symbole de l'univers, le centre du svastika représentant l'étoile polaire, tandis les quatre branches symbolisent les quatre points cardinaux.

Des mouvements religieux modernes l'utilisent ou l'ont utilisé de façon emblématique et en référence à sa signification originelle : la religion vietnamienne Cao Dai, le Falung Gong, Ásatrú ; le Mouvement raëlien l’avait combiné avec l’étoile de David dans son logo, changé en 1991 en retirant le svastika par respect pour les juifs qui auraient pu se sentir blessés de voir le svastika lié à l’étoile de David. Le chef spirituel du mouvement raëlien a, par contre, réintégré le svastika en 2007 dans le logo originel (sauf en Israël).

Le svastika indien dans l'Occident moderne

La découverte dès le xviiie siècle de la parenté entre les langues d'Europe et des langues du Nord de l'Inde avait éveillé beaucoup d'intérêt. L'Inde est devenue pour les intellectuels mal à l'aise avec les religions judéo-chrétiennes une alternative au mondeméditerranéen comme source de la civilisation européenne.

L'archéologue Heinrich Schliemann, en collaboration avec les spécialistes de sanskrit Emile Burnouf et Max Müller, fut le premier à proposer que les symboles grecs découverts sur le site supposé de Troie étaient un symbole typiquement indo-européen, avatar du svastika indien, et que les Aryens pouvaient être des ancêtres des Européens.

Adolf Hitler s'est servi du svastika indien comme symbole de l'aryanisme, alors que telle n'est pas sa fonction première, car ce symbole n'a jamais été exclusif aux ārya, en sanskrit « noble », terme qui indique en Inde, outre la noblesse dans un sens courant (noblesse de cœur, d'esprit), les quatre varnas hindoues, c'est-à-dire les brâhmanes, les kshatriya (rois), les vaïshya (paysans, artisans) et shudra (serviteurs), ou l'ensemble de la population hindoue, selon les lois de Manu ; néanmoins, le svastika, par ces quatre branches, représentent les quatre ordres ci-dessus mentionnés de la société hindoue sacrée (qui n'a pas de base « raciste » mais liée au comportement de chacun), c'est-à-dire ârya ou noble, « aryenne », incarnant l'ahimsâ (non-violence), telle que définie par le législateur de la tradition védique, Manu :

« La mort, sans l’espérance d’une récompense, pour les brâhmanes et les vaches, ou dans la défense de femmes et d’enfants, garantit la béatitude à ceux ne faisant pas partie de la communauté Ârya (les Vahya).

L'Ahimsā (respect impérieux de la Vie, non-violence), la véracité, l'abstention de s'approprier les biens des autres, la pureté et le contrôle des sens, Manu a ainsi déclaré que tout cela peut être considéré comme le résumé du Dharma pour les quatre varna d' Ārya (« Nobles » en sanskrit : brahmanes, kshatriya, vaïshya, shudra). »

Mānavadharmaśāstra, livre 10, sûtra 62 et 63.

Le svastika était particulièrement familier des Britanniques ayant servi dans l’armée des Indes, comme Rudyard Kipling, dont les livres étaient protégés par une couverture portant ce signe jusqu'à ce que le symbole ne devienne trop lié au nazisme.


L'une des nouvelles de « Histoires comme ça » (édition 1911), « Le crabe qui jouait avec la mer », incluait une illustration pleine page par l'auteur représentant un socle de pierre en forme de svastika, mentionné dans la légende comme « marque magique », effacé dans les éditions ultérieures.

Sauvastika, forme lévogyre du svastika sur une édition de 1911 de Rudyard Kipling.

À partir de la fin du xixe siècle et jusque peu avant la Seconde Guerre mondiale, le svastika a joui d'une certaine popularité dans le monde occidental. Il fut employé comme porte-bonheur, par exemple sur des cartes de vœux anglaises ou sur des pendentifs de montre de poche publicitaires émis en 1925 parCoca-Cola.

Il fut adopté comme emblème par des clubs sportifs, des organisations, des entreprises et même des unités militaires, mais dans un esprit sans rapport avec l'idéologie nazie.

Les Boy Scouts de Grande-Bretagne adoptèrent pour leurs badges une croix se rapprochant de la svastika, mais qui s'agit en réalité de la Croix potencée dite aussi Croix de Jérusalem.

Elle est ornée d'une fleur de lys en son centre, (ancien symbole du Nord sur les cartes) que Baden-Powell ajouta en 1922.

L'armée de l'air lettonne utilisa également un svastika (appelé Pērkonkrusts, « croix du [dieu-]tonnerre ») de 1918 à 1934.

D'autres unités l'utilisèrent comme insigne. Des organismes lituaniens, au nombre desquels le mouvement fasciste Perkonkrusts, le choisirent comme emblème.


le logo de la société suédoise ASEA de 1800 à 1933

Le svastika fut le logo de la compagnie suédoise ASEA, faisant désormais partie du groupe Asea Brown Boveri, de 1800 à 1933.

La compagnie de navigation islandaise Eimskip, fondée en 1914, utilisait encore récemment un svastika.

Le comte suédois Von Rosen ayant offert son premier avion à l'armée de l'air finlandaise, celle-ci adopta son emblème, une svastika bleue, en 1918.

La tête d'Indien qui sert de symbole à l'Escadrille La Fayette, à l’origine un groupe de volontaires américains arrivés en France en 1916 pour soutenir l'effort de guerre, comporte comme ornement un svastika.

La Société théosophique fondée à New York en 1875 avait adopté le svastika bouddhique dans son sceau.

Des équipes locales canadiennes de hockey ont utilisé le nom « Swastika » (orthographe courante en anglais) : à Edmonton dans l’Alberta vers 1916, à Fernie en Colombie-Britannique vers 1922 et à Windsor en Nouvelle-Écosse, les maillots de cette dernière étaient ornés du symbole.

La présence du symbole dans les traditions religieuses de tribus indiennes explique les nombreuses apparitions du svastika aux États-Unis, dans le Sud-Ouest, dans l’artisanat tribal en particulier.

Ainsi, les bornes des routes d'état de l’Arizona portèrent jusqu’en 1940 une pointe de flèche marquée d’un svastika. Charles Lindbergh avait fait peindre un svastika sur le moyeu de l'hélice de son Spirit of Saint-Louis, ce qui n'est pas, a priori, à mettre sur le compte de ses sympathies ultérieures pour le parti nazi. La 45e division d’infanterie de l’armée américaine eut comme emblème un svastika jaune sur fond rouge jusqu’en 1930, année où il fut changé en « oiseau-tonnerre », créature mythologique amérindienne.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, les tribus Navajos, Apaches, Tohono’O'odham et Hopis renoncèrent officiellement à son usage sur leurs objets usuels et créations artistiques.

À titre anecdotique, il existait encore récemment au Sud de Dublin une entreprise de blanchisserie nommée « Swastika Laundry ».

Une localité du Nord de l’Ontario fondée en 1906, aujourd’hui bourgade de Kirkland, porte le nom de Swastika, qu’elle a toujours refusé d’abandonner malgré les pressions. Une société minière, « Swastika Mining Company », y fut fondée en 1908 en vue de la prospection d’or.

Le svastika dans l’architecture :

En dehors de sa valeur de symbole religieux, le svastika apparaît souvent comme motif dans des constructions. Dans le monde grec et romain ainsi que dans les lieux de culte des religions abrahamiques, il est difficile de savoir s’il est porteur d’un sens ou n’est qu’un simple ornement. En voici quelques exemples :

Dallages médiévaux, à l'exemple de l'illustration ci-contre. L'église conventuelle de l'abbaye des Dames cisterciennes de Fontenelle, à Maing en était pavée au XIVe siècle.

Peintures murales dans l'ancienne église Saint-Laurent de Grenoble.

Architecture de la Renaissance en France : sous le règne de François Ier, le château de Chambord comporte dans la décoration murale d'une de ses salles une fresque ponctuée de svastika.

Motifs répétitifs de constructions néoclassiques des xixe et xxe siècles, comme l’Opéra comique à Paris.

Motifs décoratifs de la Mosquée du Vendredi à Ispahan et de la mosquée Taynal à Tripoli.


synagogue d'Ein Gedi, construite durant l’occupation romaine de Judée.

Mosaïques de Volubilis, près de Meknes au Maroc

Mosaïque du Musée national du Bardo (Tunisie)

En dehors de ces motifs décoratifs, mais de façon beaucoup plus rare, la Svastika peut également apparaître dans le plan au sol d'un édifice constitué de quatre ailes en « L ». On retrouve par exemple ce type de configuration dans un complexe de bâtiments de la base navale de Coronado à San Diego, construit en 1967-70 (architecte : John Mock).

En 2007 la Navy s'est engagée à apporter des modifications architecturales destinées à cacher cette forme, uniquement visible du ciel.

Le tristement célèbre symbole du nazisme date en fait du néolithique, et on le retrouve dans la majorité des civilisations du monde : en Asie, mais aussi en Europe, en Amérique, et en Afrique. Aujourd’hui encore, on en trouve des représentations aux Pays Basque, ou encore Dans la cathédrale d’Amiens.

Cette omniprésence laisse lieu à plusieurs interprétations. Elle représenterai la rotation, et donc le soleil, les comètes, et, de manière symbolique, la vie et l’éternel recommencement.

Elle symbolise, dans le Bouddhisme, l’éternité.

LA ROUE DU SOLEIL

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Yungdrung

La roue du soleil est l’un des plus anciens symboles de l’humanité. Malheureusement, depuis la Deuxième Guerre mondiale, elle a une connotation extraordinairement négative car elle évoque la croix gammée des nazis. Ce symbole qui appartenait à la Tradition primordiale, celle qui a engendré tous les grands courants spirituels, a été dégradé par des actes d’une grande barbarie, d’une sauvagerie sans nom, et maintenant, la majorité des êtres voient en lui quelque chose de négatif. La roue du soleil doit être remise dans la Lumière.

C’est en expliquant sa signification ésotérique qu’elle retrouvera sa véritable identité et cessera d’être associée à une intelligence sombre.

« La croix du soleil, cette croix de la vie, c’est l’homme qui unit le ciel et la terre, soit dans la bêtise, soit dans la sagesse, l’intelligence, l’énergie créatrice de la Lumière. Les branches de cette croix sont reliées aux idées, aux pensées, aux sentiments et à la volonté, mais aussi à quatre domaines de la vie: la religion, la culture, le climat social et l’économie. La cérémonie de la roue du soleil est un moyen pour se relier à la lumière.

Cette roue est une force qui a permis à de nombreux peuples de lumière de se relier au soleil, à la nature et aux forces de guérison. Il faut également éclairer le monde vers le beau et enlever, ce que hitler a fait avec ce symbole, qui a détruit l’humanité et ainsi, la remettre dans son origine pure et sage.

Ce que hitler a fait est une horreur et il s’est permis de voler un symbole de lumière pour détruire les hommes. Ce qui est important dans tout symbole, ce sont les intentions qui sont mises dedans. Quand tu regardes ce symbole, il faut effacer ce qui est négatif et se concentrer sur ce qui ennoblit l’homme. Alors que ce symbole redevienne, comme il l’était à l’origine, avant l’intervention d’Hitler, le symbole de la vie et des énergies divines du soleil. Presque tous les anciens peuples ont parlé de cette croix qui tourne.

• Elle symbolise pour les Hindous le Dieu Ganesh, que l'on invoque comme la force positive qui écarte les obstacles. Il s’agit de l’un des deux principaux symboles de l’Hindouisme, qui représente le cycle naissance, souffrance, mort et renaissance.

• Dans le Jaïnisme, elle symbolise le Tirthankara Suparsva, le septième saint, celui qui est parvenu au septième échelon de la sagesse.

• Chez les Tibétains, elle est appelés yungdrung, ce qui signifie « éternel ».

• C’est l’idéogramme chinois "dix mille » ou "myriade", c’est-à-dire l’éternité ou «le cœur de Bouddha », et elle symbolise dans le Bouddhisme chinois la réalisation des dix mille mérites, qui mènent au nirvana.

• Dans le Bouddhisme zen, une branche du Bouddhisme japonais, elle est le « sceau de l’esprit du Bouddha ». Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des statues de l’Éveillé avec un svastika sur la poitrine ou sur le front.

• Le svastika est utilisé par les Navajos, pour lequels c’est la "bûche tournoyante" liée aux rites de guérison, tandis que chez les Hopis, il représente les pérégrinations des clans.

• Ce symbole était très présent dans les traditions religieuses de plusieurs tribus amérindiennes, si bien que jusqu’en 1940, on pouvait le voir sur les bornes des routes départementales de l’État de l'Arizona, aux États-Unis d'Amérique.

• Ce symbole est si ancien qu’on l’a même retrouvé à Samarra, sur des céramiques et des pièces de monnaie datant de la Mésopotamie, environ 5500 ans avant J.-C.

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Sanctuaire shintoïste

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Pieds du Bouddha (Viêt-nam)

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Dieu "Ganesh"


Svastika hindou

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Mosaïque romaine

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"Lauburu" ou croix basque

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Motif navajo

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Roue de la médecine

Livre à consulter ou à télécharger (cliquez sur l'image...)
"LE SWASTIKA"
La roue, le swastika et la spirale comme symboles du tonnerre et de la foudre

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